Joly Germine, alias Yonyon, ancien leader du gang 400 Mawozo, a été condamné à 35 ans de prison aux États-Unis pour l’enlèvement de 16 missionnaires américains en 2021. Ce verdict, rendu le 17 mai 2025, envoie un signal fort aux criminels, mais l’insécurité persiste à Croix-des-Bouquets et au-delà. Un récit qui secoue Haïti et sa diaspora.
Une condamnation retentissante
Le 17 mai 2025, Joly Germine, surnommé Yonyon, a écopé de 35 ans de prison aux États-Unis. À 32 ans, cet ancien chef du gang 400 Mawozo, originaire de Croix-des-Bouquets, a été reconnu coupable d’avoir orchestré l’enlèvement de 16 citoyens américains, dont cinq enfants, en octobre 2021. Ce verdict, annoncé par la procureure fédérale Jeanine Ferris Pirro, résonne comme un avertissement : « La justice américaine n’a pas de frontières. » Pour les Haïtiens, d’Aquin à Brooklyn, cette nouvelle marque un pas vers la lutte contre l’impunité, mais soulève aussi des questions sur l’avenir de l’insécurité dans le pays.
Un enlèvement qui a choqué le monde
Le 16 octobre 2021, 17 missionnaires mennonites de Christian Aid Ministries, dont 16 Américains et un Canadien, ont été interceptés par le gang 400 Mawozo à Croix-des-Bouquets. Parmi eux, un bébé de huit mois et des enfants de trois et six ans. Depouillés et retenus 62 jours dans des conditions inhumaines, les otages ont vécu un calvaire. Le gang, dirigé par Germine depuis une prison haïtienne via des téléphones, a exigé 1 million de dollars par personne, menaçant d’exécuter les victimes.
Malgré un paiement partiel de 350 000 dollars et la libération de cinq otages, Germine a ordonné de retenir les autres, espérant échanger leur liberté contre la sienne. Mais le 16 décembre 2021, les otages restants se sont échappés, marchant cinq heures dans la brousse pour échapper à leurs ravisseurs. Cet épisode, largement relayé dans la diaspora à Miami et Montréal, a révélé l’audace des gangs haïtiens et leur impact au-delà des frontières.
Le « roi » du 400 Mawozo déchu
Surnommé le « roi » du 400 Mawozo, Joly Germine gérait son empire criminel depuis une cellule, contrôlant finances, armes et opérations. Le gang, basé à Croix-des-Bouquets, a semé la terreur, participant à des attaques comme celle de Mirebalais en 2025. Impliqué dans le trafic d’armes et le blanchiment d’argent, Germine a aussi profité des rançons d’autres enlèvements. Sa condamnation pour 17 chefs d’accusation, dont complot et prise d’otages, marque la fin de son règne, mais le 400 Mawozo, lié à la coalition Viv Ansanm, reste actif.
Un signal fort, mais des défis persistants
La procureure Pirro et l’agent du FBI Ryan James ont salué cette victoire, soulignant la détermination des États-Unis à traquer les criminels, même à des milliers de kilomètres. L’enquête, menée avec l’appui d’Haïti et de la République dominicaine, montre que la coopération internationale peut porter ses fruits. Pourtant, à Croix-des-Bouquets, Mirebalais et Belladère, l’insécurité persiste. Les gangs continuent de régner, alimentés par des réseaux de trafic d’armes, comme celui démantelé en mars 2025 à Belladère.
Pour la diaspora, ce verdict est un soulagement, mais aussi un rappel des défis à relever. À Boston ou Paris, les Haïtiens suivent avec angoisse les nouvelles d’un pays où la peur domine. La désignation du 400 Mawozo comme organisation terroriste par les États-Unis le 2 mai 2025 renforce l’espoir d’actions concertées, mais sur le terrain, les progrès restent lents.
Et maintenant, quel avenir pour Haïti ?
La chute de Yonyon est une victoire symbolique, mais elle ne met pas fin à la terreur des gangs. Alors que les Haïtiens, d’ici et d’ailleurs, aspirent à la paix, ce verdict interpelle : comment transformer cette condamnation en un tournant pour la sécurité ? À vous, de Port-au-Prince à New York, d’exiger des actions concrètes pour que la justice ne soit pas seulement un slogan, mais une réalité. Quelle sera votre contribution pour libérer Haïti de l’emprise des gangs ?