L’administration Trump a officiellement dissous l’USAID le 1er juillet 2025, mettant fin à 64 ans de coopération internationale. Cette décision frappe particulièrement Haïti, où l’agence américaine finançait des programmes essentiels de santé, d’éducation et de développement depuis des décennies.
Un partenaire historique qui tire sa révérence
L’USAID (United States Agency for International Development) a cessé d’exister le 1er juillet 2025. Cette agence fédérale américaine, créée en 1961 par le président John F. Kennedy, gérait un budget de près de 40 milliards de dollars destinés à l’aide internationale. Ses fonctions ont été transférées au Département d’État américain dans le cadre d’une réorganisation drastique voulue par l’administration Trump.
Pour Haïti, cette dissolution représente bien plus qu’un simple changement administratif. L’USAID était présente dans le pays depuis des générations, accompagnant les Haïtiens dans leurs efforts de développement, particulièrement après le séisme dévastateur de 2010.
L’impact direct sur les programmes haïtiens
Les secteurs de la santé figurent parmi les plus touchés par les suspensions et coupes de financement de l’USAID. Les programmes de lutte contre le VIH/SIDA, la malnutrition infantile et les soins de santé primaire risquent d’être interrompus ou considérablement réduits.
La Fondation SEROvie, plus grand bénéficiaire haïtien qui fournit des services aux jeunes à risque, notamment dans le traitement du VIH/SIDA, a reçu 8,8 millions de dollars depuis octobre 2023, et le gel des financements interrompra au moins 2,5 millions de dollars supplémentaires.
Les conséquences se font déjà sentir sur le terrain. Les centres de santé communautaires, les programmes d’alphabétisation et les initiatives de sécurité alimentaire qui dépendaient du financement américain doivent désormais chercher d’autres sources de financement ou réduire leurs activités.
Un historique complexe d’aide et de résultats mitigés
Il faut reconnaître que la relation entre l’USAID et Haïti n’a pas toujours été sans reproches. Depuis 2010, la plupart des financements de l’USAID se sont concentrés sur l’amélioration des résultats de santé, la sécurité économique et alimentaire, et la gouvernance et l’État de droit. Les organisations américaines ont mené plus de la moitié des activités de reconstruction et de développement financées par l’USAID en Haïti.
Cette approche a souvent été critiquée par les organisations haïtiennes qui réclamaient une plus grande implication des acteurs locaux dans la gestion des projets de développement.
Que va-t-il se passer maintenant ?
Le Département d’État américain a indiqué que l’aide américaine se poursuivrait, mais sous une nouvelle forme. L’assistance sera désormais « ciblée et orientée vers des pays autosuffisants via le commerce et l’investissement ». Cette nouvelle approche soulève des questions importantes pour Haïti, qui traverse actuellement une crise sécuritaire et humanitaire majeure.
Pour les Haïtiens, tant ceux du pays que ceux de la diaspora qui soutiennent des projets de développement, cette transition représente un défi de taille. Les organisations locales devront diversifier leurs sources de financement et peut-être se tourner vers d’autres partenaires internationaux.
Un tournant qui interpelle
La dissolution de l’USAID marque la fin d’une époque dans les relations entre Haïti et les États-Unis. Cette décision intervient à un moment où le pays a plus que jamais besoin de soutien international pour faire face aux défis sécuritaires, économiques et humanitaires.
Face à cette nouvelle réalité, une question cruciale se pose : comment Haïti et ses partenaires vont-ils s’adapter à ce changement majeur dans l’architecture de l’aide internationale ? La réponse déterminera en grande partie l’avenir de nombreux programmes essentiels pour la population haïtienne.
Que pensez-vous de cette nouvelle donne ? Comment voyez-vous l’impact de cette décision sur l’avenir du développement en Haïti ?