Le Salon de l’Entrepreneuriat Féminin s’est achevé dimanche sur une note triomphante avec la consécration de trois femmes visionnaires. Naichka Léonard, Laure Mendie Bottex et Marie Chaglais Aimé ont décroché le jackpot et prouvent que l’innovation féminine peut être un moteur de transformation pour le pays.
Dans un contexte économique difficile, trois femmes ont brillé de mille feux ce dimanche 6 juillet au Centre de convention de l’hôtel NH Haïti El Rancho. Face à un jury d’exception, elles ont su démontrer que l’entrepreneuriat féminin haïtien a le potentiel de révolutionner l’économie nationale.
Un jackpot de 1,3 million de gourdes par lauréate
Chacune des trois gagnantes repart avec un prix substantiel : un million de gourdes du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et 300 000 gourdes supplémentaires de la Banque de la République d’Haïti (BRH). Au-delà de cette manne financière, elles bénéficieront d’un accompagnement professionnel sur mesure – un soutien crucial pour transformer leurs idées en success stories.
Cette récompense représente bien plus qu’une simple dotation financière. Pour des entrepreneures évoluant dans un environnement économique complexe, ces fonds constituent un véritable tremplin vers la réalisation de leurs ambitions.
Naichka Léonard : « Peyi ki kanpe se peyi ki plante »
Dans la catégorie agroalimentaire, Naichka Léonard d’AGRI-MODESS a conquis le jury avec sa vision de la transformation locale des produits agricoles. Très émue, elle a lancé un appel qui résonne comme un hymne patriotique : « Consommez AGRI-MODESS, cherchez-nous partout. Peyi ki kanpe se peyi ki plante. »
Cette phrase en créole, qui signifie « Un pays qui se tient debout est un pays qui plante », capture parfaitement l’esprit de cette initiative. Pour les Haïtiens de la diaspora qui envoient régulièrement des fonds au pays, voir émerger des entreprises locales capables de transformer les produits du terroir représente un espoir tangible.
Marie Chaglais Aimé : L’intelligence artificielle au service d’Haïti
En technologie et numérique, Marie Chaglais Aimé de Thinkinnov Technologie a impressionné avec son approche innovante de l’intelligence artificielle. « C’était un vrai défi pour moi de participer à ce concours. Aujourd’hui, je suis fière d’avoir osé », a-t-elle confié avec une fierté communicative.
Son succès montre que les femmes haïtiennes n’ont rien à envier aux entrepreneures tech de Silicon Valley ou des centres technologiques de Montréal. L’innovation made in Haiti peut rivaliser avec les meilleures initiatives mondiales.
Laure Mendie Bottex : Créativité et conscience écologique
Dans les industries créatives, Laure Mendie Bottex d’ECOVIZYON a séduit avec une approche qui conjugue design, conscience écologique et résilience entrepreneuriale. Son projet illustre parfaitement comment l’entrepreneuriat peut répondre aux défis environnementaux tout en créant de la valeur économique.
Un jury de poids pour des projets d’envergure
Le niveau d’exigence était à la hauteur des enjeux. Le jury réunissait des personnalités influentes comme Mona Lissa Dunbar du ministère du Commerce, Marie Danielle Menos Douyon de la BRH, Valeska Maurice de l’AEOSC, Mica Pierre Brun de Sogebel, et Christine Coupet Jacques de Dagmar.
Cette composition témoigne de l’importance accordée à l’entrepreneuriat féminin par les institutions publiques et privées. Un signal fort pour toutes les femmes qui hésitent encore à se lancer dans l’aventure entrepreneuriale.
Une lueur d’espoir dans la tourmente
Ces trois success stories arrivent à point nommé. Alors que l’insécurité pèse lourdement sur l’économie haïtienne et que de nombreux compatriotes quittent le pays, ces femmes prouvent que l’innovation et la détermination peuvent tracer la voie vers un avenir meilleur.
Leur réussite interpelle particulièrement la diaspora haïtienne de New York, Miami, Paris ou Montréal, qui cherche des moyens concrets de contribuer au développement du pays. Soutenir ces entrepreneures pourrait être une façon intelligente d’investir dans l’avenir d’Haïti.
Haifex 2025 a montré que les femmes haïtiennes ont le potentiel de transformer le pays. Mais ces trois victoires ne sont qu’un début. Comment la société haïtienne peut-elle multiplier ces initiatives pour faire de l’entrepreneuriat féminin un véritable moteur de développement national ?