Le Premier ministre s’envole vers les États-Unis avec un agenda chargé : sécurité, économie et élections au cœur des discussions. Une mission cruciale alors que le pays traverse l’une de ses crises les plus profondes.
Ce vendredi 11 juillet, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a pris l’avion direction Washington pour une mission officielle de six jours qui pourrait marquer un tournant dans les relations haïtiano-américaines. Accompagné d’une délégation restreinte mais stratégique, le chef du gouvernement compte bien revenir avec des engagements concrets pour répondre aux défis majeurs qui secouent Haïti.
Une délégation ciblée pour des enjeux cruciaux
Mario Andrésol, Secrétaire d’État à la sécurité publique, Me Guerly Leriche, conseiller du Premier ministre, et Amos Dorival, membre de la sécurité rapprochée, forment l’équipe qui accompagne Fils-Aimé. Un trio qui reflète les priorités de cette mission : sécurité, négociation politique et protection personnelle dans un contexte où les dirigeants haïtiens évoluent sous haute surveillance.
À l’aéroport Toussaint Louverture, la présence du conseiller présidentiel Leslie Voltaire et de plusieurs membres du cabinet ministériel témoigne de l’importance accordée à ce déplacement par l’ensemble de l’Exécutif.
La police haïtienne au cœur des discussions
L’un des dossiers les plus urgents que portera le Premier ministre concerne la formation policière. Selon nos sources, Fils-Aimé plaidera pour une aide continue de l’INL (Bureau des affaires internationales de stupéfiants et d’application de la loi) américain. Un besoin criant quand on sait que la dernière promotion de policiers remonte à février 2025.
« L’académie de police doit fonctionner en permanence. Puisqu’on doit affronter une nouvelle réalité, il doit y avoir des formations en permanence pour les unités spécialisées », confie une source proche du dossier. Cette réalité, c’est celle des gangs qui contrôlent désormais près de 60% du territoire national, paralysant l’économie et terrorisant la population.
Économie et élections : les autres défis sur la table
Au-delà de la sécurité, la relance économique figure en bonne place dans l’agenda du Premier ministre. Avec une inflation galopante qui frappe de plein fouet les familles haïtiennes, tant celles restées au pays que celles de la diaspora qui envoient des transferts, l’aide américaine pourrait s’avérer décisive.
Le soutien au processus électoral constitue le troisième pilier de cette mission. Dans un pays où la légitimité démocratique reste fragile, l’organisation d’élections crédibles représente un enjeu majeur pour la stabilité future.
Un pari sur la diplomatie active
Cette mission s’inscrit dans ce que la Primature qualifie de « diplomatie active » du gouvernement. Une approche qui tranche avec les périodes d’isolement qu’a parfois connues Haïti sur la scène internationale. Pour beaucoup d’Haïtiens, cette ouverture rappelle les efforts déployés dans le passé pour maintenir les liens avec les partenaires traditionnels du pays.
Le retour du Premier ministre, prévu le 17 juillet, sera scruté de près par la population haïtienne. Car au-delà des discours et des promesses, c’est bien la capacité du gouvernement à transformer ces négociations en actions concrètes qui sera jugée. Les défis sont immenses, les attentes énormes. Fils-Aimé reviendra-t-il avec les clés d’un nouveau départ pour Haïti ?