La Brigade d’Intervention de la Police Nationale d’Haïti a mené une opération meurtrière jeudi soir près du monument de Vertières, abattant cinq présumés criminels lors d’échanges de tirs. Cette intervention soulève des questions sur l’efficacité des forces de l’ordre face à l’insécurité grandissante dans la deuxième ville du pays.
La nuit du jeudi 11 juillet 2025 restera marquée dans les annales sécuritaires du Cap-Haïtien. Près du monument historique de Vertières, théâtre de la victoire de l’indépendance haïtienne en 1803, cinq présumés bandits ont trouvé la mort lors d’une confrontation avec la police.
Une course-poursuite qui tourne mal
L’opération a débuté dans la zone de Belair, où une patrouille de police a tenté d’intercepter un tricycle transportant trois individus suspects. Refusant d’obtempérer, les occupants du véhicule ont ouvert le feu sur les forces de l’ordre avant de prendre la fuite.
La Brigade d’Intervention (BI) du Cap-Haïtien a alors entamé une poursuite qui s’est terminée tragiquement à Carrefour ODN. Selon les sources policières, les trois fuyards ont perdu la vie lors de l’échange de tirs qui a suivi.
Deux autres morts dans la foulée
Quelques minutes plus tard, dans le même secteur, deux autres individus « connus pour des actes criminels dans cette zone » ont également été abattus par les agents de la BI encore présents sur les lieux. La police a récupéré deux armes à feu sur l’ensemble des suspects.
Cette série d’incidents illustre la tension permanente qui règne dans les rues du Cap-Haïtien, où les forces de l’ordre tentent tant bien que mal de contenir l’expansion de la criminalité.
Des images qui interrogent
Comme c’est souvent le cas en Haïti, des photos des cadavres ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux, alimentant les discussions sur la violence dans le pays. Cependant, la police n’a pas été en mesure d’identifier formellement ces individus, ce qui soulève des interrogations sur les méthodes d’enquête et l’identification des suspects.
Pour les Haïtiens vivant à l’étranger, particulièrement ceux originaires du Nord, ces nouvelles rappellent douloureusement la dégradation sécuritaire de leur région natale. Le Cap-Haïtien, jadis considéré comme plus sûr que Port-au-Prince, n’échappe plus à la spirale de violence qui gangrène le pays.
Cette opération policière, bien que présentée comme un succès par les autorités, pose également la question de l’usage de la force létale et de la nécessité d’une approche plus globale pour lutter contre l’insécurité. Dans un pays où la justice peine à fonctionner normalement, les interventions musclées de la police deviennent-elles la seule réponse possible à la criminalité ? Le débat reste ouvert.