Le gouvernement de transition nomme Frédéric Leconte au poste d’Inspecteur Général en Chef de la PNH, dans un contexte où la sécurité reste le défi majeur du pays. Une décision qui suscite espoirs et interrogations dans la population haïtienne.
Dans un contexte sécuritaire toujours préoccupant, le gouvernement haïtien a franchi une nouvelle étape dans sa stratégie de lutte contre l’insécurité. Ce mardi 13 août, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a officiellement remis l’insigne de grade d’Inspecteur Général en Chef (IGC) à Frédéric Leconte, ancien patron de la Direction Centrale de la Police Judiciaire.
Une nomination stratégique en temps de crise
Cette nomination intervient à un moment crucial pour Haïti, où les gangs contrôlent encore une grande partie du territoire, particulièrement dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Frédéric Leconte, fort de son expérience à la tête de la police judiciaire, hérite d’un défi de taille : transformer une institution affaiblie en force de sécurité crédible.
Le choix de Leconte n’est pas anodin. Connaisseur des rouages de l’enquête criminelle, il devra désormais coordonner l’ensemble des opérations policières aux côtés du Directeur Général par intérim André Jonas Vladimir Paraison. Une collaboration qui sera scrutée de près par les Haïtiens, aussi bien ceux qui vivent au pays que ceux de la diaspora qui suivent avec inquiétude l’évolution de la situation.
L’engagement du gouvernement de transition
Laurent Saint-Cyr, Président du Conseil Présidentiel de Transition, et son gouvernement multiplient les déclarations d’intention. Lors de la cérémonie, Fils-Aimé a réaffirmé « la volonté ferme » des autorités de « soutenir sans relâche » la PNH dans sa mission de protection de la population.
Des promesses que connaissent bien les Haïtiens, habués aux discours sur la sécurité depuis des années. La différence cette fois ? Le gouvernement assure vouloir « mobiliser toutes les ressources nécessaires » pour restaurer la paix. Reste à voir quelles seront ces ressources concrètes et comment elles seront déployées sur le terrain.
Une police à reconstruire
Le défi de Frédéric Leconte s’annonce colossal. La PNH, sous-équipée et sous-financée, fait face à des gangs lourdement armés qui terrorisent la population. De Cité Soleil à Martissant, en passant par Croix-des-Bouquets, les zones contrôlées par les groupes armés restent nombreuses.
Le nouvel IGC a promis de « bâtir une police plus professionnelle, plus efficace et profondément attachée aux valeurs républicaines ». Un programme ambitieux qui nécessitera bien plus que de bonnes intentions : formation, équipement, motivation des agents, et surtout, une stratégie claire pour reprendre le contrôle du territoire.
Cette nomination marque-t-elle un véritable tournant dans la lutte contre l’insécurité, ou s’agit-il d’un énième remaniement sans impact réel ? Les prochaines semaines seront déterminantes pour juger de l’efficacité de cette nouvelle direction. Une chose est sûre : les Haïtiens, qu’ils vivent à Port-au-Prince, aux Gonaïves ou à Miami, attendent des actes concrets, pas seulement des promesses.