Washington, lundi 10 novembre 2025 —
Une image que le monde pensait impossible : le président intérimaire syrien Ahmed al-Charaa a été reçu dans le Bureau ovale par Donald Trump. Ce geste symbolique, inédit pour un dirigeant syrien, marque un changement majeur dans la politique américaine au Moyen-Orient et ouvre un nouveau chapitre des relations entre Damas et Washington.
L’entretien, tenu à huis clos et sans protocole officiel, s’est voulu discret. Aucun journaliste n’a été convié dans le Bureau ovale, et le président américain n’a pas accueilli son homologue syrien sur le perron, comme il est d’usage lors de visites officielles.
Pourtant, à sa sortie, Donald Trump a déclaré : « Je l’aime bien. Nous ferons tout ce que nous pouvons pour que la Syrie réussisse. » Avant d’ajouter, dans son style provocateur : « Il a un passé brutal, et sans passé brutal, vous n’avez aucune chance. »
Du côté syrien, la présidence a publié un communiqué succinct évoquant « la volonté mutuelle de renforcer la coopération bilatérale » et de « traiter plusieurs dossiers régionaux et internationaux ».
Mais au-delà des mots, les actes confirment un rapprochement inédit : le département d’État américain a annoncé une nouvelle suspension de 180 jours des sanctions imposées par la loi César, qui visait jusqu’ici à isoler le régime de Bachar al-Assad.
En parallèle, la Syrie a officiellement rejoint la coalition internationale contre l’État islamique, scellant ainsi son retour progressif dans le jeu diplomatique mondial.
Ahmed al-Charaa, ancien chef du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS), a accédé au pouvoir en décembre 2024 après la chute de Bachar al-Assad. Longtemps considéré comme terroriste par les États-Unis — le FBI avait offert jusqu’à 10 millions de dollars pour sa capture —, il a depuis entrepris de redéfinir la politique syrienne, rompant avec les alliances passées et prônant l’ouverture vers l’Occident et les États arabes.
Selon des sources diplomatiques, Washington envisagerait même d’établir une base militaire près de Damas afin de « coordonner l’aide humanitaire et observer les développements entre la Syrie et Israël ».
Cette évolution spectaculaire intervient alors que la Syrie, selon plusieurs observateurs, pourrait être le prochain pays à rejoindre les accords d’Abraham, officialisant ainsi un rapprochement avec Israël.
Pour Donald Trump, ce rapprochement pourrait constituer un nouveau succès diplomatique à mettre à son actif. Pour Ahmed al-Charaa, c’est la reconnaissance internationale d’un homme passé de la clandestinité à la légitimité politique.
Un virage historique pour un pays longtemps isolé, et un pari risqué pour une région où chaque alliance redessine les équilibres du pouvoir.
