Port-au-Prince, le dimanche 10 novembre 2024 – L’homme d’affaires Alix Didier Fils-Aimé a été nommé Premier ministre d’Haïti, succédant à Garry Conille, limogé la veille après seulement cinq mois au pouvoir. Cette nomination intervient dans un contexte de violence exacerbée par les gangs armés.
Un Nouveau Premier Ministre pour une Nation en Crise
Le Conseil présidentiel de transition a investi Alix Didier Fils-Aimé en tant que nouveau Premier ministre lors d’une cérémonie diffusée en direct à la télévision haïtienne. Ce changement de leadership fait suite à un conflit entre Garry Conille et le Conseil de transition.
Engagements du Nouveau Premier Ministre
Dans son discours d’investiture, Alix Didier Fils-Aimé a promis de « travailler sans relâche (…) à la cohésion » politique et au « rétablissement de la sécurité » dans le pays. Il a également évoqué l’organisation de prochaines élections, soulignant l’importance de son engagement envers la cause nationale.
Contexte de la Crise
Garry Conille, nommé en juin pour stabiliser le pays, a été démis de ses fonctions après des semaines de conflit avec le Conseil de transition. Ce dernier souhaitait remplacer les responsables des ministères clés, ce à quoi Conille s’opposait.
Après la démission d’Ariel Henry en avril, un Conseil présidentiel de transition de neuf membres a été mis en place pour rétablir la sécurité et organiser des élections. Haïti, sans président depuis l’assassinat de Jovenel Moïse en 2021, est en proie à une violence croissante des gangs, qui contrôlent 80 % de la capitale Port-au-Prince.
Appel à des Élections
Lors d’une visite en Haïti en septembre, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a exhorté les autorités de transition à organiser rapidement des élections, les dernières remontant à 2016.
Violence Persistante
En juillet, Garry Conille a dû être évacué d’un quartier de Port-au-Prince après une attaque de gangs. La situation sécuritaire continue de se détériorer malgré la mission multinationale de soutien à la police, soutenue par l’ONU et les États-Unis, et menée par le Kenya.
Selon un rapport de la mission de l’ONU en Haïti (Binuh) publié fin octobre, 1 233 meurtres ont été commis entre juillet et septembre, dont 45 % imputables aux forces de l’ordre et 47 % aux gangs, dans ce pays de 12 millions d’habitants.