Depuis plus d’un mois, Goma, la capitale du Nord-Kivu en République démocratique du Congo (RDC), est confrontée à une grave crise économique provoquée par l’occupation du groupe armé M23. Avec la fermeture des institutions financières et la paralysie des activités économiques, la population se retrouve sans accès à l’argent liquide, compliquant l’achat de produits de première nécessité. Face à cette situation, de nombreux habitants n’ont d’autre choix que de traverser la frontière vers Gisenyi, au Rwanda, pour accéder à leurs fonds et se ravitailler.
Une crise financière qui paralyse Goma
Depuis l’entrée du M23 à Goma fin janvier 2025, les banques et autres établissements financiers ont fermé leurs portes, coupant l’accès aux liquidités pour les habitants. Cette fermeture prolongée a entraîné une flambée des prix sur les denrées alimentaires et les services de transfert mobile, rendant encore plus difficile la survie des familles.
« Nous n’avons plus de moyen de retirer notre argent. Même les agents de transfert mobile augmentent leurs frais. Nous sommes bloqués », témoigne un habitant de Goma.
Gisenyi, un refuge financier temporaire
Pour contourner cette crise, un nombre croissant de Gomatraciens se rendent à Gisenyi, ville rwandaise frontalière, où les banques et services financiers fonctionnent normalement. Chaque jour, des milliers de personnes franchissent la frontière pour retirer de l’argent, acheter de la nourriture ou effectuer des transactions commerciales.
« Ici, au Rwanda, nous pouvons retirer notre argent et acheter ce dont nous avons besoin. Mais tout le monde ne peut pas traverser, et cela crée de grandes inégalités », explique une commerçante ayant fait le voyage.
Un appel à l’aide pour éviter une catastrophe humanitaire
La situation humanitaire devient de plus en plus préoccupante à Goma. La flambée des prix et l’absence de services bancaires aggravent la précarité, et les ONG alertent sur le risque d’une crise alimentaire et sanitaire majeure si aucune solution n’est trouvée rapidement.
Les habitants de Goma attendent avec impatience une résolution du conflit et la réouverture des institutions financières, seule issue pour relancer l’économie locale et éviter un effondrement social. En attendant, le Rwanda reste pour beaucoup leur seul espoir d’accéder aux ressources essentielles.