Port-au-Prince, 21 mars 2025 – Dans une déclaration commune publiée le 20 mars 2025, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et la Primature ont réaffirmé leur détermination à ramener la sécurité sur l’ensemble du territoire. Cette prise de parole intervient alors que la population exprime une colère grandissante face à la montée de l’insécurité, illustrée par une importante manifestation la veille à Port-au-Prince contre la violence des gangs.
Des annonces récurrentes, mais peu de résultats
Dans leur communiqué, les autorités affirment que plusieurs opérations stratégiques ont déjà été lancées pour lutter contre les groupes armés. Elles mentionnent des interventions conjointes de la Police Nationale d’Haïti (PNH) et des militaires, ainsi que le déploiement de nouveaux équipements technologiques, comme des drones, pour renforcer la surveillance et l’efficacité des forces de l’ordre.
« Le retour à la paix nécessite de la patience et une coopération active de tous les secteurs de la société. Nous sommes conscients des souffrances de la population, mais nous restons déterminés à rétablir l’ordre et la tranquillité », peut-on lire dans la déclaration.
Malgré ces promesses, la situation sur le terrain reste préoccupante. Le même jour, à Port-au-Prince, des hommes lourdement armés ont attaqué un véhicule blindé de la PNH, l’incendiant en pleine rue à l’aide de cocktails Molotov. Ce type d’assauts, qui se multiplie ces dernières semaines, démontre la confiance grandissante des groupes criminels face aux forces de l’ordre.
Un climat d’instabilité et une population à bout
Le gouvernement appelle les citoyens à la vigilance, leur demandant de ne pas céder à la manipulation et à la désinformation. « Nous devons rester unis pour vaincre les forces de l’anarchie. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons reconquérir notre pays et assurer un avenir pacifique pour tous », ont insisté le CPT et la Primature dans leur note.
Ces déclarations interviennent au lendemain d’une manifestation massive contre l’insécurité dans les rues de Port-au-Prince. Le cortège, qui s’est dirigé vers la Villa d’Accueil sur la route de Bourdon, a été violemment dispersé par la police à coups de gaz lacrymogènes, illustrant la tension croissante entre l’État et une population à bout de patience.
Face à l’urgence de la crise sécuritaire, la population attend désormais des actions concrètes plutôt que de nouvelles promesses. Car sans un réel changement, ces déclarations risquent de rejoindre la longue liste des engagements non tenus.