Port-au-Prince, 25 mars 2025 – Alors que l’instabilité politique et sécuritaire continue de paralyser Haïti, l’ancien sénateur et pasteur Dieupy Chérubin a déclaré que « les jours du Conseil présidentiel de transition (CPT) sont comptés ». Selon lui, l’organe dirigeant a échoué dans sa mission et doit être remplacé par une nouvelle structure plus efficace.
Un CPT « sans résultats » et « déconnecté des réalités »
Intervenant dans l’émission Perspective Plurielle sur YouTube, Chérubin a dressé un bilan accablant du CPT, affirmant que ses membres « se sont contentés de jouir des privilèges liés à leurs fonctions sans accomplir le moindre progrès tangible ».
Il estime que le Conseil n’a apporté « aucune réponse concrète » aux urgences pour lesquelles il avait été mis en place :
- Sécurité : Les violences des groupes armés s’intensifient, rendant le quotidien des Haïtiens toujours plus insoutenable.
- Élections : Aucun calendrier crédible n’a été établi pour organiser des scrutins permettant le retour à une gouvernance légitime.
- Crise de confiance : « La population n’a aucune foi en ces dirigeants, et certains sont même impliqués dans des affaires de corruption », accuse Chérubin.
Dans ce contexte, l’ex-parlementaire considère qu’il est désormais impossible pour le CPT de se maintenir.
Un projet de remplacement en préparation
Dieupy Chérubin plaide pour une nouvelle transition dirigée par un juge issu de la Cour de cassation. Il révèle que plusieurs structures politiques et personnalités – dont lui-même – travaillent activement sur une proposition alternative, qui devrait être dévoilée début avril.
Selon lui, cette nouvelle formule garantirait un cadre plus efficace au Président et au Premier ministre pour gérer la crise actuelle. « Dès le départ, j’étais convaincu que cette formule à neuf présidents ne fonctionnerait pas », souligne-t-il.
Quelle stratégie pour restaurer la sécurité ?
S’il reconnaît l’urgence d’un retour à l’ordre, Chérubin ne prend pas position sur la méthode à adopter face aux gangs. Doit-on privilégier une réponse militaire ou ouvrir des négociations avec les groupes armés ? Pour lui, « l’essentiel est de libérer le pays de leur emprise, quelle que soit la solution retenue ».
Enfin, il minimise l’impact de l’initiative Viv Ansanm, un groupe militant également pour la nomination d’un juge de la Cour de cassation en vue d’un changement de gouvernance. Selon lui, le véritable enjeu reste la mise en place d’une transition efficace et crédible, capable de ramener Haïti sur la voie de la stabilité.