Pétion-Ville, 31 mars 2025 – Plus d’une cinquantaine de journalistes ont pris part, ce lundi, à un atelier de sensibilisation sur la lutte contre la corruption, organisé par l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) à l’hôtel Kinam, à Pétion-Ville. L’objectif : renforcer le rôle des médias dans la dénonciation des pratiques corruptives et encourager une justice plus réactive face aux infractions.
Un engagement fort des institutions
L’événement a réuni plusieurs personnalités du secteur judiciaire et institutionnel, notamment le Protecteur du Citoyen, Me Jean Wilner Morin, son adjoint Me Amoce Auguste, le directeur général de l’OPC, Me Jude Jean-Pierre, ainsi que le représentant des journalistes au Conseil Électoral Provisoire (CEP), Jacques Desrosiers.
Dans son discours d’ouverture, Me Morin a salué l’appui du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et du Fonds pour la Consolidation de la Paix, qui ont permis la tenue de cet atelier, après un premier organisé à l’intention des étudiants la semaine précédente. Il a insisté sur la nécessité de combattre la corruption sous toutes ses formes, soulignant ses effets dévastateurs sur le système judiciaire, l’éducation et la santé.
Le rôle clé des journalistes dans la lutte anticorruption
Lors de son intervention, Jacques Desrosiers a exhorté les journalistes à exercer leur rôle de vigile en dénonçant les actes de corruption, qu’ils soient commis dans l’administration publique ou le secteur privé. « La corruption constitue une menace directe aux droits fondamentaux des citoyens. Il est impératif que la presse reste vigilante », a-t-il déclaré.
Me Atzer Alcindor, responsable du service juridique de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), a rappelé que si les médias doivent exposer les faits, ils ne doivent toutefois pas se substituer aux tribunaux. « La presse doit informer sans juger. Accuser ou blanchir une personne relève de la justice », a-t-il précisé.
Vers un renforcement des actions de sensibilisation
L’atelier a donné lieu à des échanges animés sur la responsabilité des journalistes face aux enjeux de la corruption. Me Eliakim Cangé, coordonnateur du projet, a annoncé la création d’une cellule de sensibilisation qui organisera des conférences, des débats et des formations au sein des écoles, universités et organisations de la société civile.
Une cellule de suivi sera également mise en place pour collaborer avec les instances judiciaires et les organes de contrôle, afin de mieux documenter et combattre les cas de corruption.
Pendant ce temps, un atelier similaire se tenait au Cap-Haïtien, ciblant cette fois les acteurs étatiques. Deux autres rencontres sont prévues à Port-au-Prince et au Cap-Haïtien dans les semaines à venir, marquant une volonté de renforcer la lutte contre la corruption à tous les niveaux de la société haïtienne.