Paris, 28 mars 2025 – L’ancien président Nicolas Sarkozy est une fois de plus au cœur de l’actualité judiciaire. Vendredi 28 mars, le Parquet National Financier (PNF) a requis une peine de sept ans de prison à son encontre dans l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Une sanction que l’ancien chef de l’État juge injuste, dénonçant un « acharnement politique » et un dossier sans preuves tangibles.
Des accusations lourdes
Le PNF accuse Nicolas Sarkozy d’avoir bénéficié de financements occultes de la part du régime de Mouammar Kadhafi pour sa campagne électorale de 2007. Les magistrats affirment disposer d’éléments prouvant l’existence d’un « pacte de corruption » entre l’ancien président français et l’ex-dictateur libyen. En conséquence, le parquet demande également une amende de 300 000 euros et une interdiction d’exercer toute fonction publique pendant cinq ans.
Dans son réquisitoire, le procureur a qualifié cette affaire de « d’une gravité extrême », mettant en avant des flux financiers suspects et des témoignages d’anciens dignitaires libyens affirmant que de l’argent liquide aurait été versé à l’équipe de campagne de Sarkozy.
Une défense outrée
Nicolas Sarkozy a réagi avec fermeté, rejetant catégoriquement les accusations portées contre lui. « Depuis plus de dix ans, on me traîne dans la boue avec des allégations infondées. Je n’ai jamais reçu le moindre centime de la Libye », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Ses avocats dénoncent un dossier construit sur des « affirmations invérifiables » et une absence de preuve matérielle. Ils rappellent que plusieurs témoignages à charge se sont révélés contradictoires ou discrédités, et que la fameuse note de Médiapart censée prouver le financement libyen a été contestée.
Un procès aux multiples rebondissements
Depuis l’ouverture de cette affaire en 2013, de nombreuses zones d’ombre persistent. Si certains témoins affirment que la Libye a bien contribué au financement de la campagne de 2007, d’autres remettent en cause leur crédibilité. Des écoutes téléphoniques et des documents bancaires auraient renforcé les soupçons, mais les preuves formelles restent insuffisantes selon la défense.
Le verdict du tribunal correctionnel de Paris est attendu dans les prochains mois. S’il est reconnu coupable, Nicolas Sarkozy pourrait devenir le premier ancien président français à être condamné pour corruption dans une affaire de financement électoral. Une décision qui marquerait un tournant dans l’histoire politique et judiciaire de la France.
En attendant, l’ancien chef de l’État continue de clamer son innocence, dénonçant une justice qu’il juge « instrumentalisée » à des fins politiques.
L’issue de ce procès s’annonce déterminante non seulement pour Nicolas Sarkozy, mais aussi pour la perception de l’intégrité politique en France.