L’ancien député de Kenscoff Alfredo Antoine a retrouvé la liberté ce 9 mai après plus d’un mois de détention. Mais avec une interdiction de quitter le pays et une enquête toujours en cours, son dossier judiciaire est loin d’être clos.
Une libération sous haute surveillance
Après 35 jours en détention, l’ex-député Alfredo Antoine a été libéré par le parquet de Port-au-Prince sous strictes conditions :
- Interdiction de quitter le territoire national (passeport confisqué)
- Obligation de rester à disposition de la justice
- Dossier transféré au cabinet d’instruction pour poursuite de l’enquête
« Mon client a fourni toutes les garanties de représentation nécessaires », a déclaré son avocat, tout en reconnaissant que « l’affaire est sérieuse et se poursuit ».
Des accusations graves qui pèsent toujours
L’ancien élu de la 50e législature est visé par quatre chefs d’accusation majeurs :
- Complot contre la sûreté de l’État
- Financement de groupes armés (dont « Viv Ansanm »)
- Complicité d’assassinat
- Association de malfaiteurs
Ces charges font suite à l’assaut violent perpétré contre Kenscoff en février dernier par des gangs armés. À noter qu’Antoine avait initialement promis de se rendre volontairement à la DCPJ avant de changer d’avis.
Des preuves matérielles saisies
Lors de son arrestation le 4 avril à Morne Calvaire, les policiers ont mis la main sur :
- 3 armes à feu avec munitions
- Plusieurs appareils électroniques (téléphones, tablette)
- Un système de radiocommunication
Autant d’éléments qui pourraient s’avérer cruciaux dans l’enquête en cours.
Une affaire qui divise l’opinion
Cette libération provoque des réactions contrastées :
- Ses partisans crient à la persécution politique
- Les habitants de Kenscoff restent traumatisés par les violences
- Les observateurs s’interrogent sur l’indépendance réelle de la justice
« C’est un test pour notre système judiciaire », analyse un expert en droit constitutionnel contacté par notre rédaction.
Justice en sursis
Si Alfredo Antoine a retrouvé une liberté relative, son cas reste emblématique des défis de la justice haïtienne face à la criminalité organisée et aux puissants.
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