Selon un rapport de CNN, le géant du commerce en ligne Amazon vient de confirmer ce que beaucoup redoutaient : l’intelligence artificielle va remplacer une partie de ses employés. Une révolution technologique qui inquiète particulièrement la diaspora haïtienne travaillant dans les secteurs concernés aux États-Unis et au Canada.
Quand les robots prennent le relais
Andy Jassy, le PDG d’Amazon, n’a pas mâché ses mots dans un message adressé mardi à ses employés. L’entreprise prévoit de réduire sa main-d’œuvre grâce aux « gains d’efficacité » apportés par l’intelligence artificielle générative. « Nous aurons besoin de moins de personnes pour certains emplois qui existent aujourd’hui, et de plus de personnes pour d’autres types d’emplois », a-t-il expliqué.
Cette annonce résonne particulièrement pour les milliers d’haïtiens qui travaillent dans les entrepôts Amazon aux États-Unis, notamment en Floride, dans le New Jersey ou dans la région de Boston. Beaucoup d’entre eux occupent des postes d’employés d’entrepôt, de manutentionnaires ou de préparateurs de commandes – des emplois potentiellement menacés par l’automatisation.
Une transformation « rapide et inévitable »
Le dirigeant d’Amazon n’y va pas par quatre chemins : les agents d’intelligence artificielle arrivent « rapidement » et vont transformer « la façon dont nous travaillons et vivons tous ». Il évoque des « milliards » d’agents IA déployés « dans chaque entreprise et dans tous les domaines imaginables ».
Pour les familles haïtiennes dont les revenus dépendent souvent de ces emplois dans la logistique et les services, cette perspective soulève des inquiétudes légitimes. Comment se reconvertir ? Vers quels secteurs se tourner ? Des questions que se posent également les jeunes diplômés haïtiens qui envisageaient une carrière dans ces domaines.
Un phénomène qui dépasse Amazon
Cette annonce s’inscrit dans une tendance plus large du secteur technologique. Dario Amodei, PDG d’Anthropic (une autre entreprise d’IA), avait récemment alerté que l’intelligence artificielle pourrait éliminer la moitié des emplois de bureau d’entrée de gamme et faire grimper le chômage jusqu’à 20% dans les cinq prochaines années.
Des prévisions qui font froid dans le dos, surtout pour une communauté comme la diaspora haïtienne qui a souvent misé sur ces emplois pour s’établir économiquement à l’étranger. Combien de familles haïtiennes à Miami, New York ou Montréal pourraient être affectées par cette révolution technologique ?
Entre opportunités et menaces
Andy Jassy tente de rassurer en présentant l’IA comme des « coéquipiers » qui deviendront « plus sages et plus utiles avec l’expérience ». Mais cette vision optimiste peine à convaincre face à l’annonce claire de réductions d’effectifs.
Certains économistes, comme Daniel Zhao de Glassdoor, restent prudents. Ils soulignent qu’il est difficile de distinguer l’impact réel de l’IA du ralentissement économique général. Une nuance importante, mais qui n’efface pas les inquiétudes des travailleurs.
Des répercussions jusqu’en Haïti
Au-delà des emplois directs, cette transformation pourrait avoir des répercussions en Haïti même. Les transferts d’argent de la diaspora représentent une source cruciale de devises pour le pays. Si des milliers d’Haïtiens perdent leurs emplois dans la logistique et les services aux États-Unis et au Canada, c’est toute l’économie haïtienne qui pourrait en ressentir les effets.
Se préparer à l’inévitable
Face à cette révolution annoncée, la question n’est plus de savoir si elle aura lieu, mais comment s’y préparer. Pour les jeunes Haïtiens, cela pourrait signifier se tourner vers des formations dans des secteurs moins automatisables : soins de santé, éducation, services à la personne, ou encore maîtriser ces nouvelles technologies plutôt que de les subir.
Car comme l’histoire l’a souvent montré, les révolutions technologiques détruisent certains emplois mais en créent d’autres. L’enjeu sera de s’assurer que la communauté haïtienne ne soit pas laissée pour compte dans cette transition majeure qui redéfinit déjà le monde du travail.