Port-au-Prince, 27 février 2025 – L’ancien ministre de la Justice, Me Camille Leblanc, a vivement critiqué le Conseil présidentiel de Transition (CPT), accusant cette structure d’être davantage guidée par des intérêts partisans que par une réelle volonté de résoudre la crise haïtienne. Invité sur les ondes de Magik 9, il a mis en doute l’efficacité du CPT, estimant que les divisions internes compromettent la transition.
Un CPT paralysé par des intérêts divergents
Selon Me Leblanc, le CPT peine à incarner un véritable leadership national en raison des conflits politiques qui opposent ses membres. Il déplore l’incapacité du Conseil à fédérer les acteurs autour d’un projet commun, essentiel pour une sortie de crise. Pour lui, les ambitions personnelles et les rivalités internes entravent toute avancée significative.
« Ce Conseil n’a pas réussi à proposer une feuille de route claire et rassembleuse. Chaque membre défend son propre agenda, et c’est Haïti qui en paie le prix », a-t-il affirmé.
Une alternative : un nouvel équilibre institutionnel
Face à ces blocages, Me Leblanc propose un remaniement de la transition. Il suggère d’intégrer le président de la Cour de Cassation à la tête de l’exécutif, tout en conservant les conseillers présidentiels, à l’exception de trois membres impliqués dans l’affaire de la Banque nationale de Crédit (BNC). Selon lui, cette approche permettrait de renforcer la crédibilité de la transition et de restaurer une certaine confiance au sein de la population et de la communauté internationale.
La sécurité, un pilier incontournable
Outre la réorganisation du pouvoir exécutif, Me Leblanc insiste sur la nécessité d’une stratégie de sécurité cohérente. Il préconise la nomination d’un secrétaire d’État à la Sécurité publique, chargé de coordonner les efforts pour lutter contre l’insécurité grandissante.
Il souligne également l’importance du rôle de Mario Andrésol, actuel responsable de la sécurité, affirmant que son mandat doit aller au-delà de la simple gestion de la Police nationale d’Haïti (PNH) et inclure une vision plus large de la stabilisation du pays.
Un débat relancé sur l’avenir de la transition
Les propositions de Me Leblanc viennent nourrir un débat déjà vif sur la direction à prendre pour sortir de l’impasse politique et sécuritaire. Si certains saluent son approche pragmatique, d’autres estiment qu’un nouveau remaniement risquerait d’allonger la période de transition et d’ajouter une couche supplémentaire de complexité à une situation déjà fragile.
Reste à voir si ces recommandations trouveront un écho auprès des acteurs en place ou si elles ne feront qu’alimenter la controverse sur l’avenir du CPT et la gestion de la crise haïtienne.