Le patron de X (ex-Twitter) traîne l’État de New York devant les tribunaux, estimant qu’une nouvelle loi sur la modération des contenus viole ses droits constitutionnels. Un nouveau round dans le combat permanent entre les géants de la tech et les autorités américaines.
L’affrontement était prévisible. D’un côté, Elon Musk, l’homme le plus riche de la planète qui a fait de la « liberté d’expression absolue » son cheval de bataille depuis le rachat de Twitter. De l’autre, l’État de New York qui tente d’encadrer les dérives des réseaux sociaux. Le résultat ? Une bataille juridique qui pourrait redéfinir les règles du jeu numérique aux États-Unis.
Une loi qui fait grincer des dents
La pomme de discorde ? Une loi adoptée fin 2024 par New York qui oblige les plateformes sociales à révéler leurs méthodes de modération des discours de haine et de la désinformation. Pour les législateurs new-yorkais, il s’agit simplement de transparence. Pour Musk, c’est ni plus ni moins qu’une attaque frontale contre le Premier amendement de la Constitution américaine.
Dans sa plainte déposée mardi devant le tribunal fédéral, X Corp dénonce une tentative de l’État de « susciter une controverse publique sur la modération des contenus » dans le but de pousser les entreprises à « restreindre, limiter, défavoriser ou censurer certains contenus protégés par la Constitution ».
Un « bilan inquiétant » selon les parlementaires
La réponse des deux législateurs à l’origine de la loi, Brad Hoylman-Sigal et Grace Lee, ne s’est pas fait attendre. Ils pointent du doigt le « bilan inquiétant » d’Elon Musk en matière de modération, accusant le milliardaire de « menacer les fondements de notre démocratie ». Pour eux, les efforts déployés par Musk pour éviter de divulguer ces informations ne font que confirmer la nécessité de cette régulation.
Cette confrontation illustre parfaitement le fossé qui sépare la vision libertarienne de Musk de celle des régulateurs américains. Depuis qu’il a mis la main sur Twitter en 2022, le patron de Tesla a systématiquement démantelé les mécanismes de modération, transformant la plateforme en terrain de jeu pour toutes les opinions, y compris les plus controversées.
Un précédent californien encourageant
Musk n’en est pas à son coup d’essai. L’année dernière, il avait déjà contesté avec succès une loi californienne similaire, obtenant qu’une cour d’appel fédérale bloque partiellement son application. La Californie avait finalement jeté l’éponge en février dernier, acceptant de ne pas appliquer les exigences de divulgation.
Fort de cette victoire, le milliardaire semble confiant dans sa capacité à faire plier New York. Mais l’État de la Grosse Pomme pourrait se montrer plus coriace que la Californie, surtout dans un contexte politique tendu où les réseaux sociaux sont accusés de tous les maux.
Entre liberté et responsabilité
Au-delà du cas Musk, cette bataille juridique soulève des questions fondamentales sur l’équilibre entre liberté d’expression et responsabilité des plateformes. Pour les uns, toute régulation équivaut à de la censure. Pour les autres, laisser les réseaux sociaux s’autoréguler revient à ouvrir la boîte de Pandore de la désinformation et des discours haineux.
Cette nouvelle bataille judiciaire d’Elon Musk contre New York pourrait bien redessiner les contours de la liberté d’expression à l’ère numérique. Une chose est sûre : entre le milliardaire fantasque et les régulateurs américains, la guerre ne fait que commencer.