L’homme d’affaires haïtien Dimitri Vorbe a été interpellé mardi à son domicile américain par les autorités fédérales, marquant une nouvelle escalade dans la politique américaine contre les élites haïtiennes accusées de liens avec les gangs. Cette arrestation s’inscrit dans une vague de sanctions sans précédent visant le secteur privé national.

L’ancien dirigeant de Sogener, figure emblématique de l’opposition à l’époque Jovenel Moïse, se retrouve de nouveau derrière les barreaux du centre de détention de Krome, en Floride. Cette fois, c’est la redoutable Homeland Security Investigations (HSI) qui a mené l’opération, spécialisée dans la lutte contre la criminalité transnationale.

Un parcours tumultueux entre Haïti et les États-Unis

Dimitri Vorbe n’en est pas à sa première arrestation sur le sol américain. Déjà interpellé en août 2020, l’homme d’affaires avait cherché refuge aux États-Unis pour échapper aux poursuites judiciaires en Haïti. Depuis, son dossier traîne devant les tribunaux d’immigration américains, avec un nouveau rendez-vous judiciaire prévu prochainement.

Cette situation rappelle le destin de nombreux Haïtiens fortunés qui ont quitté le pays ces dernières années, fuyant l’insécurité grandissante. Beaucoup pensaient trouver la paix en terre américaine, mais Washington semble désormais décidé à leur demander des comptes.

Washington resserre l’étau sur les élites haïtiennes

L’arrestation de Vorbe s’inscrit dans une stratégie américaine de plus en plus agressive. Après Réginald Boulos, autre figure du secteur privé haïtien récemment arrêté, c’est au tour de l’ancien patron de Sogener de faire les frais de cette nouvelle donne.

Henry Wooster, chargé d’affaires américain, avait clairement annoncé la couleur : « Nous avons révoqué le statut de résident américain pour les personnes ayant travaillé avec des chefs de gangs haïtiens. » Un message qui résonne particulièrement dans la diaspora haïtienne, où beaucoup s’inquiètent désormais de leur statut migratoire.

Une politique de fermeté qui fait trembler la diaspora

« L’époque de l’impunité est désormais terminée », avait martelé Wooster. Cette déclaration fait écho aux préoccupations de milliers d’Haïtiens établis aux États-Unis, particulièrement en Floride, qui voient leurs compatriotes fortunés tomber un à un.

Christopher Landau, secrétaire d’État adjoint, a confirmé cette ligne dure en promettant de rester « implacable dans la poursuite de ceux qui soutiennent les gangs terroristes. » Une menace qui plane désormais sur l’ensemble des élites économiques haïtiennes, qu’elles résident à Port-au-Prince, Miami ou New York.

Cette nouvelle arrestation soulève une question cruciale pour la communauté haïtienne : jusqu’où ira Washington dans sa croisade contre les supposés complices des gangs ? Pour les familles de la diaspora qui ont construit leur vie américaine, l’inquiétude grandit. Car derrière chaque homme d’affaires visé, ce sont souvent des réseaux familiaux entiers qui risquent de voir leur avenir compromis.

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