Washington, 25 mars 2025 – La Maison Blanche a confirmé lundi une faille majeure dans la confidentialité des échanges entre hauts responsables américains, après qu’un journaliste de The Atlantic a reçu « par erreur » des informations ultra-sensibles sur des frappes militaires américaines contre les Houthis.
L’affaire, révélée par Jeffrey Goldberg, rédacteur en chef du magazine, soulève de sérieuses inquiétudes quant à la sécurité des communications gouvernementales et aux possibles répercussions diplomatiques.
Une inclusion accidentelle aux lourdes conséquences
Dans un article détaillé publié lundi, Jeffrey Goldberg explique avoir été ajouté à une boucle de messagerie Signal où des hauts responsables discutaient des frappes aériennes américaines du 15 mars contre le groupe rebelle yéménite.
« Le ministre de la Défense, Peter Hegseth, m’a envoyé le plan d’attaque deux heures avant le début des frappes, avec des détails précis sur les armes, les cibles et les horaires », écrit-il.
Le journaliste raconte que tout a commencé le 11 mars, lorsqu’il a été contacté sur Signal par le conseiller à la sécurité nationale, Mike Waltz. Peu après, il a commencé à recevoir des messages concernant une « coordination » des attaques contre les Houthis, auxquels participaient des figures clés de l’administration, dont le secrétaire d’État Marco Rubio, le vice-président JD Vance et le directeur de la CIA John Ratcliffe.
Jusqu’au jour des frappes, il a continué à recevoir des communications détaillant l’opération. Convaincu d’une erreur ou d’une tentative de désinformation, il affirme avoir eu « de très forts doutes » sur la crédibilité de ce groupe de discussion jusqu’à ce que les frappes soient officiellement annoncées.
La Maison Blanche reconnaît une faille
Interrogé sur cette fuite, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Brian Hugues, a confirmé l’authenticité des messages et annoncé une enquête interne :
« Il semble que la chaîne de messages soit authentique. Nous cherchons à comprendre comment un numéro a pu être ajouté par erreur. »
De son côté, Donald Trump a affirmé « ne rien savoir » sur cette divulgation d’informations classifiées, minimisant ainsi la gravité de l’incident.
Une enquête avec détecteurs de mensonges
Selon CNN et CBS, le chef d’État-major américain, Joe Kasper, a ordonné l’ouverture immédiate d’une enquête et demandé que des tests au détecteur de mensonges soient réalisés sur les membres du groupe de discussion.
Un mémo interne du Pentagone, publié vendredi dernier, annonce en effet que des polygraphes seront utilisés dans le cadre des investigations, « en accord avec la loi et les règlements en vigueur ».
Si la fuite s’avère être une négligence administrative, elle pourrait provoquer une refonte des protocoles de communication au sein du gouvernement. En revanche, si elle cache une tentative de manipulation ou une faille plus profonde dans la chaîne de commandement, l’affaire pourrait rapidement prendre une ampleur politique et militaire considérable.
Reste à voir si cette erreur restera un simple incident embarrassant ou si elle révèlera des failles systémiques dans la gestion des opérations secrètes américaines.