À l’occasion de la Fête de la Musique ce 21 juin, le Premier ministre haïtien a rendu un vibrant hommage aux artistes du pays. Un message d’espoir qui résonne particulièrement dans un contexte où la culture devient un rempart contre la crise. Entre résistance et créativité, nos musiciens continuent de faire rayonner l’âme haïtienne.
Ce vendredi 21 juin, tandis que le monde entier célèbre la musique, Haïti n’est pas en reste. Dans un communiqué empreint d’émotion, le gouvernement haïtien a choisi cette journée symbolique pour saluer la résilience exceptionnelle de ses artistes face aux défis que traverse le pays.
« Nos musiciens sont là. Debout. Dignes. Inspirants », proclame le message officiel, rappelant que malgré l’insécurité grandissante, la précarité économique et l’exil forcé de nombreux talents, la flamme créatrice haïtienne refuse de s’éteindre.
Une culture qui résiste envers et contre tout
Dans les rues de Port-au-Prince, dans les studios de fortune ou sur les scènes internationales, les artistes haïtiens continuent de créer. Ils transforment leur douleur en mélodies, leur espoir en rythmes, portant haut les couleurs du bicolore bleu et rouge à travers leurs œuvres.
Cette résistance culturelle n’est pas nouvelle en Haïti. Elle s’inscrit dans une longue tradition où la musique a toujours été un vecteur d’émancipation et d’identité. Des chants révolutionnaires de 1804 aux tubes de Sweet Micky, en passant par les complaintes de Manno Charlemagne ou les innovations du groupe Boukan Ginen, la musique haïtienne a toujours su transcender les épreuves.
Pour nos compatriotes de la diaspora, cette célébration résonne d’un écho particulier. Combien d’entre eux gardent précieusement dans leur cœur les mélodies de leur enfance ? Combien trouvent dans un morceau de compas ou de rara un pont émotionnel vers leur terre natale ?
Au-delà des artistes, tout un écosystème
Le message gouvernemental ne se limite pas aux seuls musiciens. Il salue également « l’ensemble des travailleurs culturels » – ingénieurs du son, managers, techniciens, producteurs, danseurs, écrivains, artistes visuels – qui œuvrent dans l’ombre pour faire vivre cet écosystème créatif.
Cette reconnaissance est importante car elle souligne que la culture, c’est aussi une économie. Dans un pays où les opportunités d’emploi se raréfient, le secteur culturel représente une voie de promotion sociale pour de nombreux jeunes. Des studios d’enregistrement de Pétion-Ville aux groupes qui animent les festivités de Brooklyn ou de Miami, la musique haïtienne fait vivre des milliers de familles.
La musique comme thérapie collective
« En Haïti, la musique est bien plus qu’un art », souligne le communiqué. Elle devient « un refuge pour ceux qui n’ont plus rien » et « une arme pacifique contre la violence ». Cette dimension thérapeutique de la culture prend tout son sens dans le contexte actuel.
Quand les gangs imposent leur loi, quand l’économie s’effondre, quand l’avenir semble bouché, la musique offre un espace de liberté et d’expression. Elle permet de dire ce que les mots ordinaires ne parviennent plus à exprimer. Elle unit là où tout divise.
Un appel à la solidarité
Au-delà de l’hommage, le gouvernement lance un appel à la solidarité « autour de nos artistes, piliers de notre identité nationale ». Un message qui s’adresse autant aux Haïtiens d’Haïti qu’à ceux de la diaspora.
Car soutenir nos artistes, c’est aussi préserver notre patrimoine culturel immatériel. C’est permettre aux générations futures de connaître leurs racines, de comprendre d’où elles viennent et vers où elles peuvent aller.
En cette Fête de la Musique 2025, le message est clair : la culture haïtienne ne se résigne pas. Elle chante, elle danse, elle résiste. Dans chaque note qui s’élève, dans chaque voix qui porte notre histoire, il y a la preuve que l’espoir existe encore. À nous tous, ici et là-bas, de faire en sorte que cette flamme ne s’éteigne jamais. Car tant qu’il y aura de la musique haïtienne, il y aura de l’espoir pour Haïti.