Pour la fête du drapeau 2025, le gouvernement choisit le Cap-Haïtien comme ville hôte et défend un budget de plus de 300 millions de gourdes. Une célébration nationale qui veut unir Haïti, d’Arcahaie à la diaspora.
Cap-Haïtien, un choix stratégique pour la fête du drapeau
Ce 18 mai 2025, la fête du drapeau et de l’Université, moment sacré pour tous les Haïtiens, prend une tournure inédite : les célébrations officielles se tiendront au Cap-Haïtien, et non à l’Arcahaie, berceau historique de l’événement. Lors de son passage à l’émission Panel Magik le 14 mai, le secrétaire d’État à la Communication, Bendgy Tilias, a expliqué ce choix par des impératifs de sécurité et de logistique. « Le Cap-Haïtien est mieux équipé pour accueillir un tel événement dans le contexte actuel », a-t-il déclaré, tout en rassurant que l’Arcahaie reste un symbole intouchable.
Ce choix résonne particulièrement dans le Nord, où les habitants se préparent à accueillir les festivités avec fierté. Pour la diaspora, de Miami à Montréal, cette décision rappelle que le drapeau bleu et rouge appartient à toute la nation, des mornes de Milot aux rues de Port-au-Prince.
Un budget de 300 millions pour une fête nationale
Le budget de plus de 300 millions de gourdes alloué aux célébrations a suscité des débats, notamment dans un pays où l’insécurité préoccupe. Bendgy Tilias a tenu à clarifier : cette enveloppe ne concerne pas seulement le Cap-Haïtien, mais l’ensemble des dix départements. « Chaque région aura sa part de festivités », a-t-il assuré, précisant qu’une portion du budget servira à nettoyer la ville hôte, laissant un héritage concret au-delà des parades et discours.
Pour les Haïtiens de Jacmel ou de Brooklyn, où les célébrations du 18 mai rassemblent des milliers de personnes, cet investissement national vise à renforcer l’unité. « Le drapeau n’est pas la propriété d’une ville, c’est notre patrimoine commun », a martelé Tilias, un message qui touche les cœurs, des lakou de l’Artibonite aux églises de Paris.
Sécurité et mémoire : un équilibre possible ?
Face aux critiques sur l’opportunité d’un tel budget dans un climat d’insécurité, le secrétaire d’État a été catégorique : « L’État ne choisit pas entre la sécurité et le devoir de mémoire. » Il a insisté sur la capacité du gouvernement à agir sur plusieurs fronts, soulignant que célébrer le drapeau ne détourne pas les ressources dédiées à la lutte contre l’insécurité. « Ce budget accompagne la célébration d’un symbole sacré pour notre identité », a-t-il ajouté.
Ce discours trouve un écho particulier dans les communautés confrontées à la violence, de Cité Soleil à Gonaïves, où les citoyens aspirent à la paix tout en chérissant leur histoire. À l’étranger, les Haïtiens de Boston ou de Laval, qui organisent souvent leurs propres cérémonies du 18 mai, saluent cette volonté de maintenir la flamme patriotique malgré les défis.
Une fête pour rassembler la nation
En délocalisant les célébrations au Cap-Haïtien, le gouvernement veut envoyer un message d’inclusion : chaque coin d’Haïti compte. Les festivités prévues dans d’autres villes, comme Les Cayes ou Hinche, renforcent cette vision d’une nation unie. Pour la diaspora, ce 18 mai est aussi une occasion de se reconnecter à la terre natale, que ce soit en suivant les événements en ligne ou en participant à des rassemblements communautaires.
Le nettoyage de la ville hôte, financé par le budget, promet également un impact durable. « Voir Cap-Haïtien briller pour la fête, ça donne de l’espoir », confie Marie, une commerçante du marché local. Un sentiment partagé par beaucoup, ici et à l’étranger.
Et si le drapeau nous unissait tous ?
En ce 18 mai 2025, alors que le Cap-Haïtien s’illumine pour la Fête du Drapeau, l’appel est clair : célébrons notre histoire, mais bâtissons aussi notre avenir. Haïtiens d’Arcahaie, de Port-de-Paix ou de New York, le bleu et le rouge nous rappellent que nous sommes un. Et si, en ce jour de fête, nous décidions de faire vivre cet idéal d’unité, ensemble, pour une Haïti plus forte ?