Lors de la fête du drapeau au Cap-Haïtien, Fritz Alphonse Jean galvanise la nation avec un discours percutant, promettant sécurité et dignité. Un message d’espoir pour Haïti et sa diaspora ?
Cap-Haïtien, capitale de l’espoir
Ce 18 mai 2025, la Place d’Armes du Cap-Haïtien s’est transformée en un vibrant hommage au bicolore haïtien. Sous un soleil ardent, écoliers en uniforme, troupes théâtrales rejouant Vertières et officiels en blanc immaculé ont célébré la Fête du Drapeau avec une ferveur palpable. Loin de l’Arcahaie, berceau traditionnel, le Nord a brillé comme capitale mémorielle, un symbole fort pour les Haïtiens de Port-au-Prince à Miami. Cette délocalisation, motivée par des raisons de sécurité, n’a rien enlevé à la solennité de l’événement, suivi avec émotion par la diaspora à Montréal et Brooklyn.
Un discours choc pour réveiller la nation
« Nou tout konn kòman nou fè rive kote nou ye la »
Fritz Alphonse Jean, président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), a captivé la foule par un discours d’une franchise rare. « Nous savons tous comment nous en sommes arrivés là », a-t-il lancé, pointant du doigt, sans les nommer, ceux qui ont précipité Haïti dans la crise. Cette phrase, résonnant comme un cri de vérité, a électrisé la Place d’Armes, où des manifestants brandissaient des pancartes réclamant justice. Pour les Haïtiens de Jacmel ou de New York, ce ton direct reflète une volonté de rompre avec les compromissions.
Le drapeau, symbole d’une dignité à reconquérir
Revenant à l’essence du 18 mai, Fritz Jean a rappelé que le drapeau incarne « notre identité comme peuple qui ne se lâche pas ». Ce message, ancré dans la résilience haïtienne, touche les cœurs des habitants de Gonaïves comme ceux de la diaspora, qui célèbrent chaque année le bicolore dans des parades vibrantes à Paris ou à Boston.
La sécurité, une promesse centrale
Combattre le spectre du narco-État
Fritz Jean n’a pas mâché ses mots face à l’insécurité qui gangrène l’Ouest, l’Artibonite et le Plateau Central. « Ils veulent faire de nous un narco-État », a-t-il dénoncé, promettant que le CPT s’opposera fermement aux réseaux de drogue, de traite humaine et de blanchiment. Cette détermination résonne avec les espoirs des habitants de Martissant ou de Cité Soleil, où la violence a chassé des milliers de familles.
Soulager les déplacés
Le président du CPT a adressé un message poignant aux déplacés de Carrefour-Feuilles, Pacot, Fontamara et d’ailleurs : « Vos misères vont se terminer. » En promettant leur réinstallation dans la dignité, il répond à une urgence humanitaire qui préoccupe autant les Haïtiens de Port-de-Paix que ceux de Laval, où la diaspora collecte des fonds pour soutenir les victimes.
Un budget clarifié, des actions concrètes
Face aux critiques sur les 300 millions de gourdes alloués aux festivités, Fritz Jean a mis les choses au clair : « Ces fonds concernent tout le pays, dont 40 millions pour assainir Cap-Haïtien. » Cette transparence, visant à contrer les rumeurs, rassure les citoyens las des polémiques. Par ailleurs, l’annonce de centres spécialisés pour les enfants traumatisés et les victimes de l’insécurité marque un tournant. « C’est un pas vers la guérison des blessures invisibles », confie une enseignante de Les Cayes.
Un appel à l’unité nationale
En ce jour de fête, Fritz Jean a reconnu le « goût amer » d’un idéal trahi, mais a insisté sur la volonté du CPT de remettre Haïti sur le chemin du progrès. Cet appel à l’unité, porté par le symbole du drapeau, s’adresse aux Haïtiens d’Arcahaie, de Hinche ou de la diaspora, qui suivent les événements avec un mélange d’espoir et d’exigence.
Et si le bicolore nous guidait ?
En ce 18 mai 2025, le Cap-Haïtien a vibré pour rappeler que le drapeau unit Haïti dans ses luttes et ses rêves. De Pétion-Ville à Brooklyn, l’appel de Fritz Jean nous interpelle : et si nous faisions du bicolore le symbole d’une nation qui se relève ? Haïtiens d’ici et d’ailleurs, à nous de répondre, par nos actions, pour un avenir de paix et de dignité.