Malgré une défaite 4-1 face aux Canadiennes à Winnipeg, les joueuses haïtiennes ont montré des signes encourageants en seconde période. Avec Melchie Dumornay en vedette et une équipe en reconstruction, Haïti prépare déjà sa revanche pour le match retour du 3 juin à Montréal.
Le stade Princess Auto de Winnipeg avait des airs de fête ce samedi 31 mai, mais pour les Grenadières d’Haïti, la soirée a tourné au calvaire. Face à une équipe canadienne supérieure techniquement et tactiquement, nos représentantes se sont inclinées 4-1 dans ce premier match amical d’une série de deux confrontations.
Pourtant, derrière ce score sévère se cache une réalité plus nuancée. Si les dix premières minutes ont été catastrophiques pour Haïti, la suite du match a révélé le potentiel et la fierté d’une équipe qui refuse de baisser les bras, même face à l’une des meilleures sélections au monde.
Un début de match difficile à digérer
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : deux buts encaissés en l’espace de deux minutes (7e et 9e) par Adriana Leon, à chaque fois servie par l’excellente Janine Beckie. Un cauchemar éveillé pour les Grenadières qui ont semblé tétanisées par l’enjeu et l’atmosphère du stade canadien rempli de plusieurs milliers de spectateurs.
Cette entame ratée rappelle malheureusement les difficultés récurrentes d’Haïti lors des grands rendez-vous internationaux. Comme souvent dans le sport haïtien, c’est la gestion du stress et de la pression qui pose problème, plus que le talent pur de nos joueuses.
L’éveil de la fierté haïtienne
Menées 3-0 après le but de Shelina Zadorsky (50e), les Grenadières auraient pu sombrer. C’était compter sans l’orgueil haïtien et le leadership de Batcheba Louis. En l’absence de Nérilia Mondésir, la capitaine a pris ses responsabilités en réduisant le score (52e), offrant un peu d’espoir à ses coéquipières et aux supporters haïtiens présents dans les gradins.
Ce but a eu un effet galvanisant sur l’équipe. Soudain, Haïti s’est mise à jouer, à créer des occasions, à montrer pourquoi elle reste une nation respectée du football caribéen. Les entrées de Tabita Joseph, Jasmine Vilgrin, Maudeline Moryl et Chelsea Domond ont apporté de la fraîcheur et de nouvelles idées tactiques.
Melchie Dumornay, l’espoir d’une génération
Impossible de parler de ce match sans évoquer Melchie Dumornay, cette pépite de 21 ans reconnue comme l’une des meilleures jeunes joueuses au monde. Même dans la défaite, sa simple présence sur le terrain rappelle le potentiel immense du football féminin haïtien.
Dumornay incarne l’espoir d’une génération de jeunes Haïtiennes qui rêvent de briller sur les pelouses internationales. Son parcours, de Port-au-Prince aux plus grands clubs européens, inspire déjà des milliers de petites filles en Haïti et dans la diaspora.
Les leçons d’une défaite constructive
Si le résultat est décevant, cette rencontre aura permis d’identifier les axes de travail pour l’avenir. La différence de niveau avec le Canada, 6e nation mondiale, était prévisible. Mais les 40 dernières minutes ont montré qu’Haïti peut rivaliser quand elle joue libérée de la pression.
L’exemple de Janine Beckie, auteure de quatre passes décisives côté canadien, illustre l’importance du jeu collectif et de la vision de jeu. Ces qualités, nos joueuses les possèdent, comme l’ont prouvé plusieurs séquences en seconde période.
Montréal, rendez-vous avec l’espoir
Le 3 juin prochain, Montréal accueillera le match retour entre les deux équipes. Dans cette ville où vit l’une des plus importantes communautés haïtiennes au monde, les Grenadières auront l’occasion de montrer un autre visage.
L’atmosphère sera différente, avec des milliers de compatriotes dans les tribunes pour porter l’équipe. Cette ambiance familière pourrait faire la différence et permettre à Haïti de livrer une performance plus aboutie.
Au-delà du résultat, la fierté d’exister
Ces matchs amicaux s’inscrivent dans une démarche plus large de développement du football féminin haïtien. Chaque confrontation internationale est une opportunité d’apprentissage, de progression et de rayonnement pour notre sport national.
Les Grenadières portent sur leurs épaules les rêves de millions d’Haïtiens et d’Haïtiennes à travers le monde. Leur simple présence sur ces terrains internationaux est déjà une victoire en soi, un message d’espoir pour toutes celles qui veulent croire en leurs rêves malgré les obstacles.
La défaite de Winnipeg ne doit pas occulter les progrès accomplis par le football féminin haïtien ces dernières années. Avec des joueuses comme Melchie Dumornay qui brillent sur la scène internationale et une nouvelle génération qui pousse, l’avenir s’annonce prometteur. Rendez-vous le 3 juin à Montréal pour voir si nos Grenadières peuvent transformer l’essai et offrir une belle surprise à leurs supporters. La revanche sera-t-elle au rendez-vous ?