Le président du Conseil Présidentiel de Transition s’envole vers le Brésil pour plaider la cause haïtienne au Sommet Caraïbe-Brésil. Une démarche cruciale alors que le pays cherche des solutions durables à ses multiples défis.
Dans un contexte où chaque initiative diplomatique compte, Fritz Alphonse Jean, président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), a pris mercredi dernier la direction de Brasilia. Sa mission : représenter Haïti au Sommet Caraïbe-Brésil du 13 juin et mobiliser le soutien régional pour accompagner la transition haïtienne.
Une délégation de haut niveau pour défendre les intérêts d’Haïti
Le président du CPT ne voyage pas seul. Il est accompagné de la ministre de la Planification et de la Coopération externe, Ketleen Florestal, du directeur de cabinet Allen Sabinus Henry, et du conseiller spécial Louis Marie Daniel Dorsainvil. Cette composition reflète la volonté du gouvernement de transition de présenter un front uni et compétent sur la scène internationale.
Pour nos compatriotes de la diaspora, particulièrement ceux installés au Brésil – qui compte une communauté haïtienne significative depuis les années 2010 – cette visite diplomatique résonne comme un espoir de voir les relations bilatérales se renforcer au-delà des seules questions migratoires.
Le Brésil de Lula, un allié stratégique pour Haïti
Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, figure emblématique de la gauche latino-américaine, fait de la stabilisation d’Haïti une priorité régionale. Selon le communiqué de la présidence haïtienne, Lula souhaite « une mobilisation collective en faveur de la transition en Haïti » et appelle à « une réponse commune pour enrayer la spirale de violence ».
Cette approche du Brésil n’est pas nouvelle. Brasilia avait déjà dirigé la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) de 2004 à 2017, démontrant son engagement de longue date envers la stabilité haïtienne.
Une dynamique diplomatique qui s’intensifie
Ce déplacement de Fritz Alphonse Jean s’inscrit dans une séquence diplomatique soutenue. Quelques jours plus tôt, Leslie Voltaire, autre membre du CPT, rentrait de Colombie et du Salvador après avoir participé au sommet de l’Association des États de la Caraïbe (AEC), marquant le 30e anniversaire de cette organisation régionale.
Cette multiplication des contacts diplomatiques témoigne d’une stratégie claire : replacer Haïti au cœur des préoccupations régionales et mobiliser tous les appuis possibles pour accompagner la transition politique.
Un retour attendu dimanche
Fritz Alphonse Jean devrait regagner Port-au-Prince ce dimanche 15 juin, porteur, espère-t-on, d’engagements concrets de la part des partenaires régionaux. Car au-delà des déclarations de principe, c’est bien d’actions concrètes dont Haïti a besoin : soutien financier, assistance technique, appui sécuritaire et accompagnement dans la reconstruction institutionnelle.
Alors que nos dirigeants multiplient les voyages diplomatiques, la question demeure : ces initiatives se traduiront-elles par des changements tangibles pour les millions d’Haïtiens qui attendent des réponses concrètes à leurs préoccupations quotidiennes ? L’avenir de cette transition se jouera aussi dans la capacité de nos dirigeants à transformer ces contacts diplomatiques en bénéfices réels pour la population.