Le président du CPT rencontre les hauts responsables policiers pour intensifier la lutte contre le banditisme qui gangrène le pays
Port-au-Prince, 6 juin 2025 – Face à la spirale de violence qui étouffe Haïti, le président du Conseil présidentiel de transition (CPT) Fritz Alphonse Jean a effectué vendredi une visite cruciale à la direction générale de la Police nationale d’Haïti (PNH) à Clercine 8, dans la commune de Tabarre.
Un sommet sécuritaire au plus haut niveau
Accueilli par le directeur général par intérim Rameau Normil, Fritz Alphonse Jean a engagé des discussions approfondies avec le haut-commandement de la police nationale. L’objectif de cette rencontre : définir de « nouvelles approches » pour intensifier une lutte contre la criminalité qui tarde à porter ses fruits dans plusieurs régions du pays.
« Le président du Conseil présidentiel de transition a entretenu d’importants échanges avec le directeur général a.i de la PNH et certains membres du haut-commandement sur les nouvelles stratégies à déployer pour intensifier la lutte contre le banditisme », précise un communiqué de la PNH.
Cette visite intervient dans un contexte d’aggravation continue de l’insécurité, où les gangs armés continuent d’étendre leur emprise territoriale et de multiplier les actes de violence contre la population civile.
Le Centre C3i : un outil technologique prometteur
Au cours de sa visite, le président du CPT a découvert le Centre de commandement, de contrôle, de communication et d’intelligence (C3i), inauguré récemment le 27 mai dernier. Cette infrastructure moderne représente un espoir d’amélioration de l’efficacité opérationnelle de la PNH.
Le centre C3i vise à révolutionner la coordination des interventions policières sur le terrain, un défi majeur dans un pays où les forces de l’ordre peinent souvent à répondre rapidement aux urgences sécuritaires. Cette technologie pourrait constituer un atout décisif dans la bataille contre les groupes armés.
Solidarité avec les unités d’élite
La visite s’est poursuivie à la base du Groupe d’Intervention de la Police Nationale d’Haïti (GIPNH/SWAT), ces unités spéciales qui affrontent quotidiennement les gangs les mieux armés du pays. Accompagné du directeur général Normil, Fritz Alphonse Jean a manifesté son soutien moral aux policiers engagés dans ces opérations particulièrement dangereuses.
Cette marque de solidarité revêt une importance particulière alors que les forces spéciales payent un lourd tribut dans leur combat contre le banditisme. Le président du CPT a d’ailleurs confirmé « l’engagement du gouvernement à soutenir les familles des agents décédés en service », reconnaissant ainsi les sacrifices consentis par les forces de l’ordre.
Un défi colossal pour la transition
Cette visite de Fritz Alphonse Jean s’inscrit dans les efforts du Conseil présidentiel de transition pour reprendre le contrôle sécuritaire du pays. Depuis son installation, le CPT fait face à des attentes énormes de la population, exaspérée par l’insécurité chronique qui paralyse la vie sociale et économique.
La rencontre avec les responsables policiers témoigne de la volonté des autorités de transition de renforcer la collaboration entre le pouvoir civil et les forces de l’ordre. Cette coordination est essentielle pour élaborer une stratégie cohérente face à des gangs de plus en plus organisés et audacieux.
Des moyens à la hauteur des ambitions ?
Si cette visite envoie un signal politique fort, la question des moyens reste entière. Les nouvelles stratégies évoquées lors des discussions pourront-elles se traduire par des résultats concrets sur le terrain ? La PNH, malgré le courage de ses agents, souffre encore d’un déficit chronique en équipements et en effectifs face à des adversaires surarmés.
L’engagement du gouvernement à soutenir les familles des policiers tombés au combat constitue un geste important, mais les forces de l’ordre attendent surtout des moyens supplémentaires pour mener efficacement leur mission.
L’espoir d’un tournant sécuritaire
Pour la population haïtienne, cette rencontre au sommet entre les autorités civiles et policières représente un espoir de voir enfin s’amorcer un tournant dans la lutte contre l’insécurité. Les nouvelles stratégies annoncées devront rapidement se concrétiser par des actions visibles sur le terrain.
La visite de Fritz Alphonse Jean à la PNH marque peut-être le début d’une nouvelle approche sécuritaire pour le pays. Reste à savoir si les moyens suivront les ambitions et si ces discussions se traduiront par une amélioration tangible de la situation sécuritaire qui préoccupe tous les Haïtiens, qu’ils vivent au pays ou dans la diaspora.