Port-au-Prince, 25 novembre 2025 – Le conseiller-président du Conseil présidentiel de transition (CPT), Fritz Alphonse Jean, a vivement réagi mardi aux sanctions américaines le visant personnellement, qualifiant cette décision de « mascarade » et dénonçant une tentative de l' »associer aux gangs armés ». Lors d’une conférence de presse, l’économiste a accusé Washington et Ottawa d’exercer des pressions pour empêcher le remplacement du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé.
« La décision américaine n’a aucune crédibilité. C’est une mascarade. Ils veulent nous faire payer parce que nous dénonçons l’incapacité du gouvernement et les dérives dans la gouvernance du pays », a déclaré M. Jean, affirmant que les pressions étrangères se sont intensifiées « dès que j’ai commencé à parler de l’incompétence du gouvernement ».
Le conseiller-président a révélé que des menaces étaient arrivées « sur WhatsApp » et que plusieurs membres du CPT avaient reçu des messages d’intimidation. « Certains disent qu’ils couperont nos visas et ceux de nos familles si nous ne renonçons pas au remplacement du Premier ministre », a-t-il rapporté, pointant du doigt l’ambassade du Canada.
Fritz Alphonse Jean a également dressé un bilan sévère de l’action gouvernementale, évoquant un « échec » dans les domaines de la sécurité, de la gouvernance et des élections. Il a révélé que seulement 33% du « budget de guerre » de près de 7 milliards de gourdes, adopté par le CPT pour renforcer la lutte contre l’insécurité, avait été dépensé, illustrant selon lui « la faibiblesse de ceux qui coordonnent l’action gouvernementale ».
Face à ces blocages, le conseiller-président a assuré que le CPT « est déterminé à mettre en place un gouvernement capable de résoudre les problèmes de la population » et a conclu en appelant à la mobilisation pour « la dignité de notre pays ».
