Éliminés dès le premier tour avec un maigre point en trois matchs, nos Grenadiers ont gâché une occasion en or face à des adversaires pourtant à leur portée. À quelques mois des éliminatoires décisifs pour le Mondial 2026, cette débâcle fait mal et pose de sérieuses questions sur l’avenir de notre football.

Un groupe en or transformé en cauchemar

Quand le tirage au sort a placé Haïti dans le groupe D avec les États-Unis, Trinité-et-Tobago et l’Arabie Saoudite, tous les supporters haïtiens avaient souri. Enfin un groupe abordable ! Loin des géants comme le Mexique ou le Panama, nos Grenadiers semblaient tenir leur chance de briller sur la scène continentale.

Mais le football, ce sport qu’on aime tant dans nos « lakou » et nos stades, ne pardonne pas. Trois matchs plus tard, c’est la douche froide : derniers du groupe avec un seul petit point. Pour nos compatriotes qui ont économisé pendant des mois pour suivre l’équipe ou qui se sont levés à l’aube à Miami, New York ou Montréal pour supporter nos couleurs, la pilule est amère.

Des occasions manquées qui font mal au ventre

Le plus frustrant dans cette élimination, c’est qu’elle était évitable. Face à l’Arabie Saoudite, nos joueurs ont dominé le jeu mais ont cédé sur un penalty évitable. Un match qu’on aurait dû gagner les doigts dans le nez.

Contre Trinité-et-Tobago, nos « frères » caribéens, le scénario était encore plus cruel. Réduits à dix joueurs dès la 39e minute, nos Grenadiers ont montré du caractère en ouvrant le score. Mais ce penalty raté en fin de match restera longtemps dans nos mémoires. Comme ces occasions ratées qui nous poursuivent depuis des décennies dans le football haïtien.

La diaspora en colère, le pays déçu

Les réseaux sociaux ont pris feu après cette élimination. De Port-au-Prince à Little Haiti, de Boston à Paris, les supporters haïtiens ne décolèrent pas. « Nou pa ka kontinye konsa ! » (On ne peut pas continuer comme ça !), écrit un fan sur Facebook. « Ces joueurs-là ne représentent pas vraiment Haïti », lance un autre depuis Brooklyn.

Les critiques pleuvent de tous côtés : choix de sélection discutables, préparation insuffisante, manque de mental. Certains remettent même en question l’engagement de joueurs qui évoluent en Europe et semblent déconnectés de la réalité haïtienne.

Septembre 2026 : l’heure de vérité approche

Cette débâcle à la Gold Cup tombe au plus mauvais moment. Dans quelques mois, nos Grenadiers devront affronter les ténors de la Concacaf pour décrocher l’une des places qualificatives pour le Mondial 2026 qui se déroulera aux États-Unis, au Canada et au Mexique.

Si c’est le même niveau de jeu qui est affiché en septembre, autant dire que nos rêves de voir le drapeau rouge et bleu flotter dans les stades américains risquent de s’envoler une fois de plus. Pour un pays qui n’a participé qu’une seule fois à une Coupe du monde (en 1974), chaque opportunité ratée fait mal.

L’espoir malgré tout

Malgré cette amère déception, le football haïtien a montré par le passé qu’il savait se relever. Nos joueurs ont du talent, notre passion est intacte, et nos supporters restent parmi les plus fidèles au monde. Ce qui manque peut-être, c’est cette coordination entre la fédération, les entraîneurs et les joueurs évoluant à l’étranger.

Cette élimination précoce à la Gold Cup doit servir de électrochoc. Nos Grenadiers ont encore quelques mois pour se ressaisir avant les éliminatoires du Mondial. Car une chose est sûre : que ce soit à Port-au-Prince, dans les gradins du Sylvio Cator, ou dans les bars de la diaspora, tous les Haïtiens rêvent de voir leur équipe nationale retrouver sa fierté. Le réveil, c’est maintenant ou jamais !

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