À l’occasion du 15e anniversaire du séisme tragique de 2010, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) tire la sonnette d’alarme sur la situation préoccupante des personnes déplacées en Haïti. Selon un rapport récemment publié, des milliers de familles vivant dans 117 camps des départements de l’Ouest et de l’Artibonite endurent des conditions de vie inhumaines, marquées par l’insalubrité, le manque d’eau potable, et des violences quotidiennes.
Une crise humanitaire persistante
Depuis la catastrophe de 2010, de nombreux sites d’accueil continuent d’abriter des populations vulnérables, sans infrastructures adéquates. Le RNDDH indique que ces espaces, qui comptent plus de 150 000 résidents, dont près de 30 000 enfants, souffrent d’un nettoyage insuffisant, d’une prolifération de nuisibles, et de graves lacunes sanitaires.
« L’absence de fosses d’aisance sécurisées et d’espaces de bain adaptés expose particulièrement les femmes et les filles à des risques de violence », souligne le rapport.
Des besoins de base non couverts
Le RNDDH déplore que près de 40 % des sites surveillés n’aient aucun accès à l’eau potable, et que dans 63 % d’entre eux, l’eau de service domestique reste inaccessible. De plus, seuls 44 % des camps bénéficient de programmes de soins de santé soutenus par l’État, laissant les autres dépendants d’organisations privées.
Dans 93 % des camps étudiés, des problèmes de santé physique sont fréquents, et des troubles de santé mentale ont été observés dans 41 % des cas.
Insécurité et violences dans les camps
La sécurité des habitants des camps reste un défi majeur. Le rapport révèle que 73 % des sites surveillés ont été le théâtre de violences diverses, notamment des bagarres, des vols, et des agressions sexuelles. Les gangs armés, omniprésents, ajoutent une pression constante sur les résidents, obligeant parfois les familles à fuir à nouveau.
Appels à l’action
Le RNDDH exhorte les autorités haïtiennes à prendre leurs responsabilités en fournissant des ressources essentielles aux déplacés et en coordonnant efficacement l’aide humanitaire. Il recommande également un renforcement de la sécurité dans les camps par la police communautaire et un meilleur soutien aux forces de l’ordre pour restaurer la paix.
En conclusion, l’organisme rappelle que chaque individu vivant dans ces camps a droit à la dignité et à une existence décente, et appelle les autorités à agir sans délai pour répondre à cette crise prolongée.