Port-au-Prince, 2 avril 2025 – Deux policiers kényans, membres de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS), ont été grièvement blessés lors d’affrontements avec des gangs armés à Port-au-Prince, rapporte l’agence Reuters. Ces incidents ravivent les inquiétudes concernant l’équipement fourni aux forces déployées, certains agents refusant d’utiliser des véhicules blindés jugés défaillants.
Des affrontements violents et du matériel remis en question
Selon des sources policières citées par Reuters, l’un des policiers a été touché à la tête après qu’une balle a traversé son casque, tandis que l’autre a été blessé à l’oreille après qu’un projectile a pénétré les parois d’un véhicule blindé. Face à ces incidents, une vingtaine de blindés ont été mis hors service ce week-end, plusieurs agents ayant refusé de les utiliser, affirmant que ces véhicules ne garantissent pas leur sécurité sur le terrain.
Une délégation de la MMSS prévoit de se rendre à Washington cette semaine pour soumettre ces préoccupations aux responsables américains, a confié un haut responsable de la mission à Reuters.
Des renforts et une mission sous pression
Le porte-parole de la MMSS, Jack Ombaka, a confirmé que les deux policiers blessés ont été évacués vers la République dominicaine pour y recevoir des soins médicaux. Il a cependant affirmé que « la MMSS continue de bénéficier d’un soutien logistique accru de la part de ses partenaires, avec l’assurance que tout l’équipement fourni est conforme aux normes internationales. »
Déployée en juin 2024, la mission compte actuellement près de 1 000 policiers, dont plus de 700 Kényans. Depuis le début de leur engagement en Haïti, deux policiers kényans ont été tués et plusieurs autres blessés.
Une mission confrontée à de nombreux défis
La MMSS, largement financée par les États-Unis, a pour objectif de restaurer la sécurité en Haïti afin de créer les conditions nécessaires à la tenue d’élections d’ici février 2026. Toutefois, elle rencontre de nombreuses difficultés, notamment l’intensification des attaques des gangs et un manque de contributions significatives d’autres nations.
Avec une criminalité en hausse et un moral fragilisé au sein des troupes, la mission peine à asseoir son efficacité sur le terrain. L’équipement, la coordination des opérations et la montée en puissance des groupes armés continuent de poser un sérieux défi à la stabilisation du pays.