Mise au point importante : aucun accord n’a été signé entre Haïti et la France lors de leur récente rencontre en Colombie, contrairement à ce qui avait été rapporté. Toutefois, les échanges entre les deux pays ont été qualifiés de « fructueux » et ouvrent la voie à une coopération stratégique renouvelée.
Des discussions bilatérales prometteuses en marge du Sommet CELAC-UE
En marge du Sommet entre la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) et l’Union européenne, le ministre haïtien des Affaires étrangères et des Cultes, Harvel Jean-Baptiste, a rencontré son homologue français, Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.
Selon la chancellerie haïtienne, les discussions ont porté essentiellement sur le renforcement des relations bilatérales entre Port-au-Prince et Paris, ainsi que sur la mise en place d’une nouvelle dynamique de coopération stratégique entre les deux nations.
Cette rencontre s’inscrit dans un contexte où Haïti cherche activement le soutien de la communauté internationale pour faire face à la crise sécuritaire sans précédent qui paralyse le pays depuis plusieurs années.
L’Union européenne également dans la danse
Au-delà de la France, le ministre Jean-Baptiste a également eu un entretien qualifié de « fructueux » avec Kaja Kallas, Haute Représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, qui est également Vice-présidente de la Commission européenne.
Lors de cette rencontre tenue à Santa Marta, en Colombie, le chef de la diplomatie haïtienne a mis l’accent sur plusieurs priorités urgentes pour le pays.
Le financement de la sécurité : une priorité absolue
Le ministre Harvel Jean-Baptiste a insisté sur la nécessité de soutenir le Basket Fund pour la sécurité – ce fonds multilatéral destiné à financer les opérations sécuritaires en Haïti. Il a également appelé à une contribution accrue des partenaires internationaux, rappelant que sans moyens financiers suffisants, les efforts pour restaurer la paix resteront vains.
Le ministre a par ailleurs souligné l’urgence de doter Haïti des équipements indispensables pour accélérer la mise en œuvre des actions de terrain. Car si les promesses d’aide se multiplient, c’est sur le terrain, dans les quartiers contrôlés par les gangs, que les Haïtiens attendent des résultats concrets.
Projets humanitaires et reconstruction des quartiers fragilisés
Au-delà de la sécurité, les discussions ont également porté sur la relance et la consolidation de projets humanitaires à court et moyen terme. L’objectif : rétablir une vie normale dans les quartiers fragilisés par la violence des gangs, où des milliers de familles vivent dans la peur et l’insécurité.
Pour les Haïtiens de la diaspora qui suivent de loin la situation du pays, ces initiatives humanitaires représentent un espoir de voir leurs proches retrouver une existence digne et apaisée.
Une rectification nécessaire, mais des avancées encourageantes
Si aucun accord formel n’a été signé lors de ces rencontres, les échanges diplomatiques témoignent d’une volonté de la France et de l’Union européenne de maintenir leur engagement aux côtés d’Haïti. Reste à savoir si ces discussions se traduiront rapidement par des actions concrètes sur le terrain.
Car au final, ce que les Haïtiens attendent, ce ne sont pas seulement des poignées de main diplomatiques, mais des équipements, des financements et des résultats tangibles qui permettront de reprendre le contrôle du pays et de redonner espoir à une population éprouvée.
