Port-au-Prince, 25 février 2025 – Face à la montée alarmante de l’insécurité dans la zone métropolitaine, le Centre de Formation Professionnelle d’Haïti (CFPH-Canado-Technique) a annoncé ce mardi la suspension de toutes ses activités à partir du mercredi 26 février 2025. Cette décision intervient alors que les violences des gangs paralysent plusieurs quartiers, mettant en péril la sécurité des étudiants, du personnel et des enseignants.

Une fermeture préventive en période de crise

Dans un communiqué officiel, le directeur général de l’établissement, Frère Gary Pierre, a expliqué que les risques accrus d’attaques et de déplacements forcés ont motivé cette suspension temporaire. « Depuis une semaine, notre centre fonctionne avec moins de 20 % de son effectif habituel », a-t-il précisé, soulignant que l’insécurité oblige de nombreux étudiants et enseignants à éviter les déplacements.

Le CFPH-Canado-Technique, conscient des dangers croissants, invite l’ensemble de sa communauté éducative à faire preuve de vigilance et à limiter tout déplacement non essentiel. « Nous avons jugé prudent de suspendre temporairement nos activités afin de préserver la sécurité de tous », peut-on lire dans le communiqué.

Un appel à la solidarité et à la paix

Dans son message adressé aux étudiants et aux familles, Frère Gary Pierre a cité le Pape François, rappelant que, même dans l’adversité, il est essentiel de garder espoir et de favoriser la paix. « Nous sommes appelés à marcher ensemble dans l’espérance, à être des artisans de paix et de solidarité », a-t-il déclaré.

Cette fermeture illustre l’impact croissant de l’insécurité sur le secteur éducatif en Haïti. Le CFPH-Canado-Technique n’est pas le seul établissement touché : l’Institution Saint-Louis de Gonzague a également suspendu ses cours après une attaque de gangs armés à Delmas 30, plongeant élèves et parents dans l’inquiétude.

Une capitale sous tension

La crise sécuritaire qui frappe Haïti ne cesse de s’aggraver. La capitale Port-au-Prince est aujourd’hui l’une des villes les plus dangereuses au monde, avec près de 90 % de son territoire sous contrôle de gangs. En 2024, le pays enregistrait un taux de 140 meurtres pour 100 000 habitants, un chiffre alarmant qui continue de grimper en 2025.

Dans ce contexte de chaos, le secteur éducatif se retrouve directement impacté, obligeant les établissements à fermer temporairement leurs portes, une décision lourde de conséquences pour l’avenir des jeunes haïtiens.

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