Ronald Gabriel défend sa stratégie malgré la crise
Lors des réunions de printemps du FMI, le gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH), Ronald Gabriel, a rassuré sur les avancées économiques tout en plaidant pour une adaptation face à l’insécurité. Un message qui interpelle les Haïtiens, d’ici et de la diaspora.
Des progrès malgré un contexte explosif
À Washington, lors des réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, Ronald Gabriel, gouverneur de la BRH, a rencontré Nigel Clarke, directeur général adjoint du FMI, premier Caribéen à occuper ce poste. L’objectif : faire le point sur le Programme de Référence (SMP), soutenu par le FMI pour stabiliser l’économie haïtienne. Gabriel a salué l’appui du FMI, essentiel dans un contexte où la violence des gangs et la crise socio-économique, de Port-au-Prince à Jacmel, pèsent lourdement.
« L’insécurité perturbe les chaînes d’approvisionnement et complique les activités économiques », a expliqué Gabriel, évoquant une inflation galopante et un marché du travail fragilisé. Malgré cela, la BRH affiche des résultats : la consultation au titre de l’article IV, un exercice rare ces dernières années, a été finalisée, et un rapport sur la gouvernance a été publié avec des recommandations concrètes. Surtout, toutes les cibles quantitatives du SMP ont été atteintes, notamment l’arrêt du financement monétaire du déficit depuis deux ans, stabilisant ainsi le taux de change.
Des défis persistants et une demande d’adaptation
Mais les obstacles restent nombreux. Gabriel a reconnu des retards dans les repères structurels du programme, attribués à l’insécurité qui menace même la sécurité des employés de la BRH. « Nous demandons une certaine flexibilité, pas un relâchement », a-t-il insisté, plaidant pour une adaptation des exigences du FMI à la réalité haïtienne. À Cap-Haïtien, où les habitants subissent les contrecoups de l’inflation, ou à Miami, où la diaspora soutient financièrement leurs familles, cette demande résonne comme un appel à comprendre les défis locaux.
La BRH a aussi évoqué une attaque par rançongiciel qui a retardé l’audit financier des exercices 2022 et 2023. Les données ont été récupérées, et des mesures ont été prises : formations en cybersécurité et un plan de contingence inspiré de rapports d’experts. Gabriel a également alerté sur les risques pour les PME, qui pourraient s’effondrer sans intervention, augmentant les prêts non performants dans le système bancaire.
Un engagement pour l’avenir
Face à ces turbulences, la BRH s’engage à maintenir une gestion rigoureuse de la liquidité bancaire et à renforcer la résilience du secteur financier. Gabriel a réaffirmé son objectif de stabiliser l’économie dans une perspective post-conflit, tout en alignant la gestion des réserves sur les normes internationales. « Nous restons déterminés à respecter les objectifs du SMP », a-t-il assuré, remerciant le FMI pour son soutien technique, notamment sur la balance des paiements.
Pour les Haïtiens de la diaspora, à Montréal ou à New York, ces efforts sont cruciaux : une économie stable pourrait alléger la pression sur les familles qui dépendent des transferts d’argent. Mais à Port-de-Paix, où les marchés peinent à fonctionner, l’urgence reste la sécurité pour que ces mesures portent leurs fruits.
Un avenir économique en jeu
La BRH montre sa détermination, mais l’équilibre reste fragile. Entre insécurité et pressions économiques, Haïti a besoin d’un soutien international adapté à sa réalité. À nous, Haïtiens d’ici et de la diaspora, de suivre ces efforts et d’exiger que la stabilité promise devienne réalité. Quelles solutions voyez-vous pour soutenir notre économie ?