Depuis sa création en 2006, la Commission Nationale de Désarmement, Démantèlement et Réinsertion (CNDDR) semble n’avoir été qu’un mirage coûteux et inefficace. Malgré des années d’existence, cette commission n’a jamais soumis un seul rapport sur ses activités. Ce constat accablant a été souligné ce matin sur les ondes de la Radio Caraïbe FM par le Directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), Pierre Espérance. Avec une rare véhémence, il a qualifié la CNDDR de « commission moribonde », illustrant ainsi le sentiment généralisé de frustration et d’indignation face à son inaction.
Un échec monumental dans un contexte de crise sécuritaire
Dans un pays où les gangs armés prolifèrent, terrorisent les populations et défient l’autorité de l’État, la CNDDR aurait dû jouer un rôle central pour freiner cette descente aux enfers. Mais où est passé son travail ? Où sont les résultats ? Les informations stratégiques qui auraient pu permettre à la Police Nationale d’Haïti (PNH) de prendre des mesures décisives contre les criminels ? Rien n’a été produit, laissant les forces de l’ordre se battre à l’aveuglette contre des ennemis toujours mieux armés et mieux organisés.
Des millions dépensés, aucun résultat concret
La CNDDR ne manque pourtant pas de financements. Chaque année, des millions de gourdes sont alloués à cette structure dont personne ne comprend réellement le rôle ou l’utilité. Mais ces ressources, qui auraient pu servir à équiper la PNH, renforcer les infrastructures ou créer des programmes de prévention communautaire, semblent s’évaporer dans une nébuleuse bureaucratique sans qu’aucun résultat tangible ne soit présenté.
Une responsabilité directe dans l’aggravation de l’insécurité
L’inaction de la CNDDR n’est pas qu’un simple dysfonctionnement administratif ; c’est une trahison envers le peuple haïtien. Si cette commission avait fait son travail, collecté des renseignements pertinents, et coordonné des actions efficaces, la situation sécuritaire ne serait pas aussi dramatique. L’incompétence de la CNDDR prive non seulement la police des outils nécessaires pour lutter contre les gangs, mais elle envoie également un message désespérant à la population : l’État ne se soucie pas de leur sécurité.
Un appel à des réformes immédiates ou à la dissolution
La CNDDR est-elle encore réformable ? Ou doit-elle être purement et simplement dissoute ? Face à l’urgence de la situation sécuritaire, la priorité doit être de réaffecter ses ressources à des initiatives réellement efficaces. La Police Nationale d’Haïti, les communautés locales, et les organisations travaillant directement sur le terrain ont plus que jamais besoin de soutien, tandis que des structures inutiles comme la CNDDR continuent de gaspiller des fonds précieux.
Le peuple haïtien mérite des institutions qui travaillent réellement pour eux, pas des commissions fantômes qui se cachent derrière des titres ronflants tout en laissant le pays sombrer dans le chaos. Il est temps d’exiger des comptes.