Port-au-Prince, 25 mars 2025 – Dans le cadre des préparatifs pour les prochaines élections, le Conseil électoral provisoire (CEP) a rencontré, ce lundi 24 mars, environ une centaine d’organisations de la société civile. Cette consultation visait à recueillir leurs propositions et préoccupations afin de renforcer la transparence et la crédibilité du processus électoral.
Une démarche dans un climat de méfiance
Cette rencontre s’est tenue dans un contexte marqué par une profonde crise de confiance au sein de la population. « La société civile représente les yeux du peuple. Nous sommes là pour défendre le peuple en toutes circonstances, pour dénoncer quand il le faut, mais aussi pour encourager les actions positives », a déclaré Patrick Saint-Hilaire, président du CEP.
Les membres du Conseil électoral ont reconnu l’ampleur des défis sécuritaires et logistiques qui les attendent. « Les prochaines élections ne doivent pas simplement déplacer les problèmes actuels ou plonger le pays dans une nouvelle crise. Elles doivent permettre de tourner la page de l’instabilité politique qui a tant coûté à notre nation », ont-ils affirmé dans une déclaration officielle.
Des mesures exceptionnelles pour contrer l’insécurité
Face aux contraintes sécuritaires qui rendent les déplacements difficiles, le CEP a pris des dispositions pour garantir le bon déroulement du processus électoral. « Un budget a été soumis à l’exécutif et une compagnie aérienne privée a été engagée pour faciliter les déplacements vers les régions les plus à risque », a précisé Philippe Augustin, directeur exécutif du Conseil. L’appareil affrété est déjà en Haïti depuis le 21 mars et est prêt à assurer ces missions.
Des doutes sur l’engagement du gouvernement
Si l’initiative du CEP est saluée par certains acteurs de la société civile, des critiques persistent à l’égard des autorités gouvernementales. « À première vue, les membres du CEP veulent vraiment faire avancer les choses, ils sont humbles et font des efforts. Mais l’exécutif, lui, ne semble pas prendre les choses au sérieux », a déclaré Duclos Bénissoit, coordonnateur du Mouvement unifié des transporteurs haïtiens (MUTH).
Pour lui, la priorité devrait être la sécurité. « Le premier objectif du gouvernement et du Conseil présidentiel de transition (CPT) doit être de garantir la sécurité. Mais ce n’est pas ce que nous voyons sur le terrain », a-t-il ajouté.
Alors que le pays traverse une période critique, le succès du processus électoral dépendra de la capacité des autorités à répondre aux préoccupations de la population et à instaurer un climat de confiance.