La Présidence rejette les critiques et défend son budget
Dans un communiqué publié ce 29 avril 2025, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) répond avec fermeté à un rapport de l’RNDH, qu’il accuse de gonfler les chiffres pour ternir sa gestion budgétaire. Une riposte qui vise à clarifier, mais qui soulève aussi des interrogations chez les Haïtiens.
Une accusation directe contre l’RNDH
Dans un communiqué diffusé sur X, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), à la tête de la Présidence haïtienne, s’en prend à l’organisation RNDH. Cette dernière avait publié un rapport dénonçant une gestion opaque des fonds publics, mais le CPT affirme que l’RNDH a exagéré certains chiffres pour discréditer ses efforts. Selon la Présidence, ce rapport contient des « informations erronées » qui nuisent à la vérité sur sa gestion, particulièrement dans un contexte de transition politique marqué par l’instabilité.
Pour se défendre, le CPT présente un tableau comparant les budgets alloués à la Présidence de 2015 à 2025. Les données montrent une baisse de la part du budget présidentiel : de 2,2 % en 2014-2015 sous Michel Martelly, elle est tombée à 1,7 % en 2024-2025 sous le CPT, avec un creux à 1,0 % en 2022-2023 sous Ariel Henry. Ces chiffres, selon la Présidence, prouvent une gestion plus responsable que par le passé.
Un contexte de crise qui met la pression
Le CPT rappelle qu’il opère dans des conditions difficiles, avec une insécurité galopante et une économie fragilisée. Le budget national est passé de 122 milliards de gourdes en 2015 à 322 milliards en 2025, un contexte qui, selon la Présidence, exige des choix difficiles. Elle affirme que les ressources sont orientées vers des priorités comme la sécurité – un enjeu brûlant à Port-au-Prince, où les gangs contrôlent des quartiers entiers – et le bien-être des citoyens.
Pourtant, cette explication ne convainc pas tout le monde. À Cap-Haïtien, où les habitants craignent une contagion de la violence, ou à Miami, où la diaspora suit la crise de près, beaucoup regrettent l’absence de chiffres absolus. Sans ces détails, les pourcentages présentés peuvent sembler trompeurs, comme l’ont souligné plusieurs internautes sur X.
Un engagement vers plus de transparence
Tout en dénonçant les « informations biaisées » de l’RNDH, le CPT reconnaît qu’il doit faire mieux en matière de transparence. Le communiqué promet une gestion plus ouverte et assure que les ressources seront utilisées pour répondre aux besoins urgents, comme la lutte contre l’insécurité et la stabilisation du pays en vue des prochaines élections. À Jacmel ou à Montréal, les Haïtiens espèrent que ces promesses se traduiront par des actions concrètes, comme des rapports publics détaillés ou des projets sociaux visibles.
Un défi pour restaurer la confiance
En accusant l’RNDH de manipuler les chiffres, le CPT cherche à défendre sa crédibilité, mais il ouvre aussi un débat sur la transparence et la responsabilité. Alors que le pays aspire à sortir de la crise, les Haïtiens, d’Haïti et de la diaspora, attendent des preuves tangibles d’une gestion au service du peuple. Le CPT tiendra-t-il ses promesses ? Votre avis compte : que faut-il pour rétablir la confiance dans nos institutions ?