Une polémique qui secoue la transition politique
Le RNDDH persiste face au démenti du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et maintient ses chiffres choc sur les salaires et privilèges des conseillers, révélés le 30 avril 2025. Une affaire qui scandalise les Haïtiens, d’ici et de la diaspora, dans un pays en crise.
Des chiffres accablants maintenus par le RNDDH
Lors de l’émission « Le Rendez-vous » sur Radio Télé Galaxie, le 30 avril 2025, Marie Rosy Auguste Ducéna, responsable de programme au RNDDH, a défendu les chiffres publiés dans un récent rapport de l’organisation. Selon ce document, les membres du CPT coûteraient 93,5 millions de gourdes par mois à l’État, soit 1,122 milliard de gourdes par an. Parmi les dépenses détaillées : 225 000 gourdes de salaire mensuel, 500 000 gourdes pour des cartes téléphoniques, 4,5 millions pour des « frais d’intelligence », ou encore 500 000 gourdes pour les conjoint(e)s des conseillers. Des primes spéciales, comme 3 à 5 millions de gourdes lors des fêtes pascales, s’ajoutent à cette liste.
Ducéna a dénoncé ces privilèges comme « inadmissibles », rappelant l’article 29 du décret créant le CPT, qui exige la suppression des avantages injustifiés. À Port-de-Paix ou à Miami, où la diaspora suit l’actualité avec indignation, ces chiffres choquent, surtout dans un pays où le salaire moyen oscille entre 150 et 200 USD par mois, selon des estimations.
Des voyages coûteux sous le feu des critiques
Le RNDDH pointe aussi les 15 voyages à l’étranger effectués par les conseillers en un an, souvent avec des délégations de 15 personnes. Chaque déplacement inclut 5 000 USD de frais de représentation et 1 000 USD par nuitée, sans compter les billets d’avion et autres frais, tous aux frais de l’État. « Où sont les rapports de mission ? Quelles retombées pour Haïti ? » s’interroge Ducéna, critiquant l’absence de transparence. À Jacmel, où les habitants luttent contre l’insécurité, ou à Montréal, où la diaspora envoie des fonds pour soutenir leurs familles, ces dépenses sont perçues comme un affront.
Le CPT dément, mais sans contre-chiffres
Face à ces révélations, le CPT a publié une note de démenti, qualifiant les chiffres du RNDDH de « gonflés, voire inexacts ». Mais aucun chiffre officiel n’a été fourni pour contredire ces allégations. Marie Rosy Auguste Ducéna a alors lancé un défi clair : « Que le CPT révèle ses chiffres pour prouver que nous avons tort. » Cette absence de données précises alimente la méfiance des Haïtiens, qui exigent plus de transparence de la part de leurs dirigeants.
Un appel à la responsabilité dans un pays en crise
Le RNDDH insiste : selon l’accord du 3 avril 2024, les conseillers devaient renoncer à ces privilèges. Alors que le pays traverse une crise sécuritaire et économique, ces dépenses exorbitantes interrogent la légitimité du CPT. Au Cap-Haïtien ou à New York, les Haïtiens se demandent comment leurs dirigeants peuvent justifier de tels avantages pendant que la population souffre.
Un débat qui doit continuer
Cette polémique met en lumière le fossé entre les dirigeants et le peuple haïtien. Alors que la transition politique patine, la transparence reste un défi majeur. À nous, d’Haïti et de la diaspora, d’exiger des comptes et de pousser pour une gouvernance au service de tous. Et vous, que pensez-vous de ces révélations ?