Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé plaide devant l’ONU pour transformer la mission actuelle en une Force de Répression des Gangs plus agressive. Un tournant crucial pour un pays où l’insécurité gangrène le quotidien de millions d’Haïtiens.

Face à l’escalade de violence qui paralyse Haïti depuis des années, le gouvernement frappe fort. Ce mardi 9 septembre, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé s’est adressé directement au Conseil de sécurité des Nations Unies pour défendre un projet qui pourrait changer la donne : transformer la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS) en une véritable Force de Répression des Gangs (FRG).

Un mandat plus musclé contre les gangs

Cette transformation ne serait pas qu’un simple changement de nom. La nouvelle force disposerait d’un « mandat renforcé et opérationnel », selon les termes du Premier ministre. Concrètement, cela signifierait des moyens d’action plus importants pour affronter les gangs qui contrôlent aujourd’hui près de 60% de Port-au-Prince et terrorisent les populations dans tout le pays.

Pour beaucoup d’Haïtiens, cette annonce fait écho aux attentes exprimées depuis longtemps. Que ce soit dans les quartiers populaires de Cité Soleil ou dans les communautés de la diaspora à Miami, Brooklyn ou Montréal, l’espoir d’un retour à la sécurité reste intact malgré les déceptions passées.

Des élections en ligne de mire

Le chef du gouvernement n’a pas caché ses ambitions : cette force anti-gang doit permettre à Haïti « d’organiser des élections démocratiques dans les meilleurs délais ». Un enjeu majeur pour un pays qui n’a pas organisé d’élections depuis 2016 et dont les institutions souffrent d’un déficit de légitimité criant.

Cette stratégie rappelle celle adoptée par d’autres pays confrontés à des défis sécuritaires similaires. Au Salvador, par exemple, la guerre déclarée contre les gangs par le président Nayib Bukele a permis une chute spectaculaire de la criminalité, même si les méthodes employées soulèvent des questions sur les droits humains.

La communauté internationale appelée à l’action

En s’adressant au Conseil de sécurité, Fils-Aimé mise sur la « solidarité entre les nations » et la « coopération internationale ». Un appel qui résonne particulièrement auprès de la diaspora haïtienne, souvent sollicitée pour soutenir financièrement les initiatives de développement du pays.

Le gouvernement espère que cette résolution traduira « la volonté collective de la communauté internationale de soutenir le peuple haïtien ». Reste à voir si les grandes puissances suivront, alors que l’aide internationale fait parfois débat au sein même de la société haïtienne.

Cette initiative gouvernementale saura-t-elle enfin briser le cycle de violence qui étouffe Haïti ? Pour les millions d’Haïtiens qui rêvent de retrouver leur pays natal ou d’y vivre en paix, l’enjeu dépasse largement les frontières nationales. L’avenir d’une nation tout entière se joue peut-être dans les bureaux du Conseil de sécurité à New York.

Partager.

Les commentaires sont fermés.

Exit mobile version