Ce mardi soir à Curaçao, les Grenadiers jouent bien plus qu’un match. Face au Nicaragua, c’est un rêve vieux de 52 ans qui peut enfin se réaliser : retrouver la Coupe du monde. Toute une nation retient son souffle.
Un rendez-vous avec le destin
Le compte à rebours est lancé. À 20h ce mardi, heure de Port-au-Prince, la sélection haïtienne dirigée par Jean-Jacques Pierre affrontera le Nicaragua au stade Ergilio Hato de Willemstad, à Curaçao. L’enjeu ? Une place au Mondial 2026, qui se tiendra aux États-Unis, au Canada et au Mexique.
Pour les supporters haïtiens, qu’ils soient à Delmas, à Brooklyn, à Montréal ou à Paris, ce match représente bien plus qu’une simple qualification. C’est l’opportunité de revivre la magie de 1974, quand Haïti avait foulé les pelouses de la Coupe du monde en Allemagne. Un demi-siècle plus tard, les Grenadiers sont à 90 minutes de réaliser l’exploit.
Une équation simple mais périlleuse
La mission est claire : Haïti doit absolument gagner. Une victoire combinée à un faux-pas du Honduras face au Mexique garantirait la première place du groupe C et une qualification directe pour le Mondial. Même si les Honduriens l’emportent, tout n’est pas perdu : une large victoire haïtienne pourrait suffire grâce à une meilleure différence de buts.
Le groupe C des éliminatoires de la Concacaf est dans une configuration explosive. Trois équipes – Haïti, le Honduras et le Costa Rica – se disputent deux billets : un pour la qualification directe, l’autre pour les barrages intercontinentaux. Et au milieu de ce trio, le Nicaragua, déjà éliminé, peut jouer les trouble-fêtes.
Le Nicaragua veut prendre sa revanche
Ne vous y trompez pas : même sans chance de qualification, les Nicaraguayens ont de l’ambition. Leur sélectionneur Marco Antonio Figueroa l’a annoncé clairement : son équipe veut prendre sa revanche après la défaite 3-0 subie à l’aller à Managua. Victorieux 2-0 contre le Honduras lors du dernier match, le Nicaragua a redonné espoir à Haïti, mais il compte bien compliquer la tâche des hommes de Sébastien Migné.
Un absent de poids : Danley Jean-Jacques
Le technicien français devra composer sans l’un de ses piliers. Danley Jean-Jacques, véritable métronome de l’entrejeu haïtien et joueur le plus utilisé sous l’ère Migné, est suspendu pour cumul de cartons jaunes. Son absence oblige le staff à repenser l’organisation du milieu de terrain, secteur névralgique face à une équipe nicaraguayenne combative.
Heureusement, le reste de l’effectif est au complet. Tous les joueurs sont disponibles et prêts à se battre pour cette qualification historique.
Willemstad, théâtre d’un rêve haïtien
Faute de pouvoir accueillir les matchs en Haïti en raison de la situation sécuritaire, les Grenadiers disputent leurs rencontres à domicile à Curaçao. Ce soir, c’est donc à Willemstad que se jouera ce match décisif, sous l’arbitrage du Guatémaltèque Mario Alberto Escobar Toca.
Le stade sera sans doute rempli de supporters haïtiens venus des îles voisines, brandissant le bleu et rouge avec fierté. Car si la sélection ne peut jouer chez elle, elle n’est jamais vraiment seule : la diaspora haïtienne, puissante et mobilisée, sera là en esprit comme en présence.
Une nation tout entière derrière les Grenadiers
Sur les réseaux sociaux, l’effervescence est à son comble. De Port-au-Prince à Miami, de Cap-Haïtien à Boston, les hashtags en soutien à la sélection inondent Twitter, Facebook et Instagram. Les Haïtiens du monde entier se préparent à vivre une soirée inoubliable.
Et pour cause : une qualification au Mondial 2026 aurait une portée qui dépasse largement le football. Ce serait un moment d’unité nationale, une fierté retrouvée, une victoire symbolique dans un contexte difficile. Un message puissant envoyé au monde : Haïti est debout, Haïti est capable de grandes choses.
Ce mardi soir, les Grenadiers ont l’occasion d’entrer dans la légende. 52 ans après l’épopée allemande, Haïti peut à nouveau briller sur la plus grande scène du football mondial. Alors, croyez-vous au miracle ? Rendez-vous à 20h pour savoir si l’histoire s’écrira en bleu et rouge.
Grenadye Alaso !

