Port-au-Prince, 15 avril 2025 – À l’heure où l’accès à l’éducation reste un défi majeur pour des milliers d’enfants haïtiens, une initiative conjointe vient raviver l’espoir. Le Fonds National de l’Éducation (FNE) et le Programme National de Cantines Scolaires (PNCS) ont officiellement signé un protocole d’accord visant à garantir un repas chaud par jour à chaque élève. Une démarche aussi humanitaire que stratégique.
Cette signature marque une avancée significative dans la lutte contre la faim en milieu scolaire, un fléau silencieux qui affecte directement la concentration, la rétention scolaire et les performances académiques des enfants les plus vulnérables. Pour Sterline Civil, directrice générale du FNE, et Me Kevenot Dorvil, coordonnateur général du PNCS, cette entente est bien plus qu’un simple partenariat : elle symbolise une promesse faite à toute une génération.
« Ce que nous faisons aujourd’hui, c’est jeter les bases d’un avenir meilleur. Nous donnons à chaque enfant une chance de rêver, d’apprendre et de grandir dans la dignité », a affirmé Mme Civil.
Un cadre légal au service d’un projet humain
Le financement du programme de cantines scolaires par le FNE s’appuie sur l’article 27, alinéa h, de la loi portant création du Fonds. Mais au-delà de la base juridique, c’est une volonté politique affirmée de replacer l’enfant au centre des priorités nationales.
Le communiqué du FNE insiste :
« Il ne s’agit pas seulement d’un accord administratif, mais d’une volonté claire d’agir là où les besoins sont les plus urgents. »
Une alimentation scolaire durable et locale en réflexion
En parallèle, le PNCS a lancé le 14 avril l’atelier national SABER-Diagnostic 2025, en collaboration avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM), dans un hôtel à Pétion-Ville. Cet atelier s’inscrit dans le cadre de la Politique Nationale d’Alimentation Scolaire (PNAS) et propose une approche intégrée basée sur cinq axes clés : cadre politique, financement, capacités institutionnelles, mise en œuvre, et implication communautaire.
« Nous devons construire un modèle durable, local, en harmonie avec les réalités culturelles et économiques du pays », a souligné Me Dorvil, mettant en avant l’importance des produits locaux et de l’implication des communautés.
Une promesse portée par l’action
À travers cet accord, le FNE et le PNCS envoient un message fort : un enfant qui mange bien, apprend mieux. À l’intersection de la nutrition et de l’éducation, cette alliance ouvre un nouveau chapitre dans la quête d’une école haïtienne inclusive, équitable et résiliente.
Dans un pays où la pauvreté empêche trop souvent l’accès à une scolarité continue, offrir un repas par jour à l’école, c’est refuser l’abandon. C’est choisir d’investir, dès aujourd’hui, dans le potentiel de demain.