Le nouveau chef de l’ONU en Haïti promet un appui renforcé pour la sécurité et les élections. Une rencontre qui tombe à point nommé alors que le pays doit absolument respecter l’échéance constitutionnelle du 7 février 2026.
Six mois. C’est le temps qui reste au gouvernement haïtien pour organiser des élections crédibles et respecter l’échéance constitutionnelle du 7 février 2026. Dans ce contexte tendu, la rencontre entre le Ministre des Affaires Étrangères Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste et le nouveau Représentant de l’ONU Carlos Ruiz Massieu, ce lundi 4 août, prend une dimension particulière.
L’ONU double la mise sur Haïti
Carlos Ruiz Massieu, qui dirige désormais le Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), a d’emblée affiché ses ambitions : renforcer la coordination avec Port-au-Prince et assurer un « appui accru » à la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS). Une promesse qui résonne particulièrement pour les Haïtiens de la diaspora, notamment aux États-Unis et au Canada, qui suivent avec inquiétude l’évolution sécuritaire du pays.
Le diplomate onusien a également insisté sur l’importance pour Haïti de participer activement aux travaux du Conseil de sécurité de l’ONU. Un message clair : le pays doit reprendre sa place sur la scène internationale, loin de l’image de « république de bananes » que certains médias étrangers continuent de véhiculer.
Le défi des six derniers mois
« L’urgence de l’action », voilà les mots utilisés par le Chancelier haïtien pour qualifier la situation. Et pour cause : organiser des élections crédibles en Haïti nécessite non seulement un minimum de sécurité, mais aussi une refonte complète du système électoral et une réconciliation nationale.
Cette échéance du 7 février 2026 rappelle aux Haïtiens les précédentes transitions ratées, notamment celle de 2015-2016 qui avait plongé le pays dans une crise politique majeure. Cette fois, l’enjeu est encore plus grand : il s’agit de la crédibilité même des institutions démocratiques haïtiennes.
Une stratégie « robuste » mais réaliste ?
Les deux responsables ont convenu de la nécessité d’une « stratégie d’appui robuste, coordonnée et pragmatique ». Des mots qui sonnent bien, mais que les Haïtiens ont déjà entendus lors de précédentes crises. La différence aujourd’hui pourrait résider dans cette approche de « synergie indispensable » entre acteurs nationaux et internationaux.
Pour les observateurs, cette rencontre marque peut-être un tournant dans la relation Haïti-ONU, souvent marquée par des incompréhensions mutuelles. L’insistance sur le « dialogue politique constant et inclusif » suggère une approche moins verticale qu’auparavant.
L’espoir d’une « sortie durable de la crise »
L’expression « sortie durable de la crise » utilisée par le Chancelier haïtien résume l’aspiration de millions d’Haïtiens, au pays comme à l’étranger. Car au-delà des enjeux institutionnels, c’est bien l’avenir du pays qui se joue dans ces six prochains mois.
La promesse d’un « canal de communication ouvert, transparent et constructif » entre Haïti et l’ONU pourrait être la clé. À condition que cette transparence ne reste pas qu’un vœu pieux et que les « résultats concrets » promis soient au rendez-vous.
Cette rencontre au sommet offre-t-elle enfin l’espoir d’une transition réussie ? Les prochaines semaines nous le diront. Mais une chose est certaine : avec seulement six mois devant eux, les dirigeants haïtiens et leurs partenaires internationaux n’ont plus droit à l’erreur. Et vous, croyez-vous qu’Haïti peut réellement organiser des élections crédibles d’ici février 2026 ?