Cap-Haïtien accueille le Premier ministre dans une démarche de dialogue territorial. Entre élections, référendum constitutionnel et sécurité, l’heure est à l’unité pour refonder la démocratie haïtienne. Un vent d’espoir souffle-t-il sur la nation ?
Un dialogue pour rapprocher Port-au-Prince et les régions
Ce 16 mai 2025, le Cap-Haïtien, ville historique et fierté du Nord, a vibré au rythme d’une visite officielle de poids. Le Premier ministre, dans une démarche inédite, a rencontré les délégués et vice-délégués du département pour poser les jalons d’une mobilisation nationale. Cette initiative, qui intervient à la veille de la Fête du Drapeau et de l’Université, n’est pas un simple déplacement protocolaire. Elle traduit une volonté claire : rapprocher l’État central des réalités locales, des mornes de Milot aux quartiers de Miami.
En Haïti, où les défis s’accumulent, ce dialogue territorial résonne comme une réponse aux attentes des citoyens, qu’ils vivent à Port-au-Prince, à Jacmel ou dans les communautés haïtiennes de Brooklyn et de Montréal. « C’est une démarche qui nous rappelle que le changement ne viendra pas seulement de la capitale, mais aussi de nos régions », confie Marie, une enseignante du Cap-Haïtien.
Trois priorités pour refonder la nation
Le Premier ministre a martelé trois objectifs centraux pour sortir Haïti de l’impasse :
- Des élections libres et inclusives : Après des années d’instabilité politique, l’organisation d’élections crédibles est une urgence. Le chef du gouvernement a insisté sur la nécessité d’un processus transparent, où chaque Haïtien, qu’il soit à Carrefour ou à Fort-Liberté, puisse faire entendre sa voix.
- Un référendum constitutionnel : Une nouvelle Constitution pourrait redéfinir les bases de la gouvernance haïtienne. Ce projet, ambitieux, vise à poser les fondations d’un État plus juste et plus efficace, un sujet qui anime les débats, des lakou haïtiens aux forums de la diaspora.
- La sécurité pour tous : La lutte contre l’insécurité reste une priorité absolue. Des marchés de Port-de-Paix aux rues de Cité Soleil, les Haïtiens aspirent à vivre sans peur. Le Premier ministre a appelé à une collaboration entre autorités locales, nationales et partenaires internationaux pour y parvenir.
Le Nord, symbole d’unité et d’espoir
En choisissant le Cap-Haïtien pour cette étape de son dialogue territorial, le Premier ministre envoie un message fort. Le Nord, berceau de l’indépendance haïtienne, incarne la résilience et l’espoir d’un peuple qui refuse de baisser les bras. « Quand je vois le Premier ministre ici, je pense à Toussaint, à Dessalines. C’est un rappel qu’on peut changer les choses si on s’unit », partage Jean, un commerçant de la place d’Armes.
Cette visite coïncide avec la Fête du Drapeau, un moment de fierté nationale où les Haïtiens, d’Arcahaie à Paris, célèbrent leur histoire. En plaçant les citoyens au cœur de cette mobilisation, le gouvernement veut raviver la confiance et redonner du sens à l’engagement collectif.
Une gouvernance de proximité, un pari audacieux
Le Premier ministre a insisté sur une gouvernance basée sur l’écoute et la concertation. « Chaque acteur, de la société civile aux maires, doit jouer son rôle », a-t-il déclaré. Ce discours trouve un écho particulier dans la diaspora, où des Haïtiens de Boston à Port-au-Prince suivent de près les développements politiques. Pour beaucoup, cette approche de proximité pourrait être la clé pour surmonter les divisions et bâtir un avenir commun.
Cependant, les défis restent immenses. La route vers des élections crédibles et un climat sécurisé est semée d’embûches. Les citoyens, eux, attendent des résultats concrets, des actions qui transcendent les discours.
Et maintenant, à nous de jouer ?
En quittant le Cap-Haïtien, le Premier ministre laisse derrière lui un message d’espoir, mais aussi une responsabilité partagée. Haïtiens d’ici et d’ailleurs, le moment est venu de se mobiliser. Que vous soyez à Pétion-Ville, à Limbé ou à Laval, la refondation d’Haïti passe par chacun de nous. Et si ce dialogue territorial était le premier pas vers un pays uni et prospère ? À nous d’écrire la suite de l’histoire.