L’organisation « Volontaires pour le Changement et le Progrès Collectif » (VCPC) sort du silence pour dénoncer l’effondrement institutionnel et l’expansion des groupes armés. Dans une note de presse publiée ce weekend, elle appelle les Haïtiens à un sursaut collectif pour sauver ce qui reste du tissu social.
Port-au-Prince, ce lundi 28 juillet – Alors que les balles continuent de siffler dans les rues de la capitale et que l’insécurité gagne du terrain jour après jour, une nouvelle voix s’élève dans le paysage citoyen haïtien. L’organisation « Volontaires pour le Changement et le Progrès Collectif » (VCPC), coordonnée par Wilfort Pasquet, a publié une note de presse qui ne mâche pas ses mots sur l’état critique du pays.
Un diagnostic sans complaisance
Dans leur déclaration datée du 27 juillet, les responsables de VCPC dressent un tableau alarmant de la situation nationale. L’organisation pointe du doigt « une insécurité grandissante, une crise multidimensionnelle et institutionnelle aiguë » qui mine la confiance des citoyens dans leurs dirigeants.
Cette analyse fait écho aux préoccupations exprimées par de nombreux Haïtiens, qu’ils vivent à Pétion-Ville, à Brooklyn ou à Montréal. L’expansion des groupes armés – qu’on appelle communément « gangs » – n’épargne plus aucun quartier, forçant des milliers de familles à quitter leurs foyers.
Le décret référendaire dans le collimateur
L’organisation ne se contente pas de constater les dégâts sécuritaires. Elle s’attaque également aux décisions politiques récentes, notamment la publication du décret référendaire. Selon VCPC, cette mesure, prise « sans une base consensuelle », risque d’aggraver les divisions déjà profondes qui traversent la société haïtienne.
Cette critique rejoint les interrogations de nombreux observateurs, tant en Haïti que dans la diaspora, sur la légitimité et l’opportunité d’organiser un référendum dans le contexte actuel d’instabilité.
Un appel à la mobilisation citoyenne
Face à ce constat d’échec, VCPC refuse la résignation. L’organisation mise sur « le dialogue citoyen, la responsabilisation collective et l’émergence d’une gouvernance ancrée dans l’écoute, la justice sociale et la participation populaire. »
Un message qui résonne particulièrement fort à l’heure où de nombreux Haïtiens, épuisés par des décennies de crises à répétition, cherchent des alternatives aux partis politiques traditionnels et aux solutions imposées de l’extérieur.
Une nouvelle génération d’acteurs citoyens ?
L’émergence de VCPC s’inscrit dans une dynamique plus large de mobilisation citoyenne qui se dessine depuis plusieurs mois. Des quartiers de Port-au-Prince aux associations d’Haïtiens à l’étranger, de nouvelles initiatives voient le jour pour tenter de redonner espoir à un peuple en détresse.
Reste à savoir si ces voix citoyennes parviendront à se faire entendre dans le chaos ambiant et à proposer des solutions concrètes aux défis titanesques que traverse le pays.
Pour une nation qui a donné naissance à la première république noire libre du monde, l’heure n’est-elle pas venue de retrouver cet esprit révolutionnaire pour construire ensemble l’Haïti de demain ? La réponse appartient à chaque Haïtien, où qu’il se trouve sur cette terre.