Des centaines de jeunes ont transformé les rues de Port-au-Prince en symbole d’unité samedi dernier. Le Marathon pour la paix organisé par la PNH a rappelé qu’au-delà des difficultés, notre jeunesse refuse de baisser les bras.
Dans un pays où les nouvelles sont souvent sombres, le samedi 21 septembre a offert un spectacle rafraîchissant : des centaines de jeunes Haïtiens courant main dans la main pour la paix. L’initiative de la Police nationale d’Haïti, à travers l’Édupol, a réussi son pari de mobiliser la jeunesse autour d’un message d’espoir.
De Delmas à Pétion-Ville, un élan collectif
Le parcours était symbolique : partir des quartiers populaires de Delmas pour arriver à la Place Boyer de Pétion-Ville. Les plus petits ont démarré de Delmas 65, tandis que leurs aînés ont pris le départ à Delmas 40. Une organisation qui a permis à chaque tranche d’âge de participer selon ses capacités.
Tout au long du trajet, l’ambiance était électrisante. DJ, fanfares de rue, marchands ambulants : la population s’est approprié l’événement. « C’était une fête, mais surtout une occasion de montrer que la jeunesse haïtienne veut croire en un avenir meilleur », témoigne un spectateur présent sur le parcours.
Sécurité et solidarité
Pour cette journée spéciale, tous les acteurs de la société civile se sont mobilisés. La Croix-Rouge haïtienne, la Protection civile, les scouts et plusieurs unités de la PNH ont assuré l’encadrement. Cette collaboration a transformé une simple course en véritable défilé citoyen.
La présence massive des forces de sécurité, habituellement associée aux tensions, prenait ici une dimension positive : protéger et accompagner la jeunesse dans sa quête de paix.
Place Boyer : l’apothéose
La cérémonie de clôture sur la Place Boyer a donné toute sa dimension à l’événement. Slam, discours inspirants, animations artistiques : tout concourait à faire passer le message central de réconciliation et d’unité.
Des personnalités comme Augustin St-Cloud et des représentants de Vivario Haïti ont honoré l’événement de leur présence, soulignant l’importance de soutenir ces initiatives positives.
Des récompenses et un geste fort
Dix lauréats par catégorie ont été récompensés, avec médailles pour tous et une prime de 1 000 dollars pour le grand vainqueur. Mais c’est un autre geste qui a marqué les esprits : Emmanuel Paul, commissaire du département l’Ouest intérieur des Scouts d’Haïti, a distingué un policier de plus de quarante ans qui avait choisi de courir aux côtés des jeunes.
Ce policier quadragénaire incarnait parfaitement l’esprit de la journée : peu importe l’âge, peu importe la fonction, nous pouvons tous « kouri pou lapè ».
Dans un contexte où la jeunesse haïtienne fait souvent les frais de la violence et de l’instabilité, ce marathon rappelle une vérité fondamentale : nos jeunes n’ont pas renoncé à rêver d’un pays en paix. À nous, société civile, institutions et diaspora, de les accompagner dans cette course vers l’espoir. Car comme l’a montré cette belle journée, quand on court ensemble, on va plus loin.