Des robots qui jouent au mah-jong, servent de la bière et boxent comme des humains : la Chine vient de présenter ses dernières innovations en intelligence artificielle lors d’une grande conférence à Shanghai. Une démonstration de force technologique qui pourrait bien changer notre façon de vivre et de travailler dans les années à venir.
À Shanghai, ce week-end, le spectacle était saisissant. Imaginez des robots humanoïdes qui bougent presque comme nous, capables de tenir délicatement un œuf entre leurs doigts métalliques ou de jouer de la batterie sur le célèbre « We Will Rock You » de Queen. Cette scène futuriste s’est déroulée lors de la World AI Conference (WAIC), l’événement annuel où la Chine exhibe ses ambitions dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Une compétition technologique mondiale
Le Premier ministre chinois Li Qiang n’a pas mâché ses mots : la Chine veut devenir le leader mondial de l’IA, dépassant même les États-Unis. Cette ambition rappelle la course à l’espace des années 1960, mais cette fois, c’est l’intelligence artificielle qui est au cœur de la bataille.
Pour les Haïtiens qui vivent cette révolution technologique de loin, ces avancées peuvent sembler appartenir à un autre monde. Pourtant, elles auront des répercussions bien réelles sur notre quotidien, que ce soit en Haïti ou dans la diaspora.
Des robots plus vrais que nature
Les prouesses techniques présentées à Shanghai sont impressionnantes. Le robot G1 d’Unitree, haut de 1,30 mètre, exécute des mouvements de boxe avec une fluidité surprenante. D’autres androïdes s’essaient au curling contre des adversaires humains ou travaillent à la chaîne comme de véritables ouvriers.
Mais c’est surtout le prix qui interpelle : Unitree a annoncé son nouveau robot R1 à moins de 6 000 dollars. Pour donner une perspective, c’est l’équivalent d’une voiture d’occasion correcte ou du coût d’un voyage en Haïti depuis l’Amérique du Nord pour toute une famille.
Les « humains numériques » : une nouvelle réalité
Au-delà des robots physiques, la Chine mise gros sur les « humains numériques » – des avatars virtuels si réalistes qu’ils peuvent présenter des émissions télévisées pendant des heures. Le géant technologique Baidu a récemment fait présenter une émission de vente en ligne par un avatar reproduisant fidèlement un célèbre animateur chinois.
Cette technologie fait écho aux défis que connaît déjà la diaspora haïtienne, où les appels vidéo avec la famille restée au pays sont devenus essentiels. Imaginez demain pouvoir « discuter » avec un proche décédé grâce à son avatar numérique, ou avoir un assistant virtuel qui parle créole et comprend nos expressions culturelles.
L’emploi en question
La question qui brûle toutes les lèvres est évidente : que vont devenir nos emplois ? Wu Chenxia, représentant de Baidu, se veut rassurant en affirmant que l’IA doit « améliorer la qualité du travail et faire gagner du temps aux humains ».
Pour la communauté haïtienne, cette révolution pourrait être à double tranchant. D’un côté, elle pourrait automatiser certains emplois occupés par la diaspora dans les services ou l’industrie. De l’autre, elle pourrait offrir de nouvelles opportunités, notamment dans la tech, un secteur où plusieurs jeunes Haïtiens excellent déjà.
Shanghai teste les taxis autonomes
La Chine ne s’arrête pas aux robots domestiques. À Shanghai, des taxis entièrement autonomes circulent désormais dans certains quartiers de la ville. Une révolution qui pourrait un jour transformer les transport en commun, même dans des villes comme Port-au-Prince, où la circulation chaotique pourrait bénéficier de solutions technologiques innovantes.
Cette démonstration de force chinoise nous rappelle que la révolution de l’IA n’est plus de la science-fiction, mais bien notre réalité de demain. Pour Haïti et sa diaspora, l’enjeu sera de ne pas rester spectateurs de cette transformation, mais d’y participer activement. Car après tout, qui mieux que nous connaît l’art de l’adaptation et de l’innovation face aux défis ?