Port-au-Prince, 25 mars 2025 – Face à la circulation de rumeurs persistantes sur les réseaux sociaux, la Police Nationale d’Haïti (PNH) a publié un démenti formel ce mardi, affirmant n’avoir reçu aucune livraison de drones ni de nouveaux équipements la veille.
Un démenti officiel
Dans un communiqué diffusé sur sa page Facebook, la Coordination de Presse et des Relations Publiques de la PNH a tenu à clarifier la situation :
« Concernant les rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux annonçant que la Police Nationale d’Haïti (PNH) a reçu de nouveaux équipements et matériels de drones, le lundi 24 mars 2025, l’Institution Policière tient à informer le grand public, la presse en particulier, que le Directeur Général a.i. de la PNH, M. Rameau Normil, n’a pas reçu de drones. »
L’institution a cependant assuré qu’elle continue de mener des opérations de sécurité avec les ressources dont elle dispose actuellement, insistant sur sa détermination à lutter contre les gangs qui terrorisent la population.
Un contexte de confusion
Ce démenti intervient alors que la Primature avait publié, la veille, plusieurs photos du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé et du directeur général de la PNH, Normil Rameau, manipulant des drones lors d’un Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) exceptionnel. Selon la Primature, cette inspection concernait des échantillons de nouveaux équipements destinés à être livrés sous peu à la PNH pour renforcer ses capacités opérationnelles.
L’apparente contradiction entre les déclarations de la Primature et celles de la PNH a suscité des interrogations au sein de l’opinion publique.
Réactions et analyses
L’affichage d’une certaine unité entre le Premier ministre et le Directeur général de la PNH n’a pas manqué d’attirer l’attention, notamment après plusieurs semaines de tensions signalées entre les deux hommes. Pour de nombreux observateurs, cette coopération est nécessaire pour répondre à l’escalade de la violence dans le pays.
« Si ces deux hauts responsables de la sécurité du pays parviennent à s’entendre en mettant de côté les égos, ce serait pour le bien d’Haïti », a déclaré le lanceur d’alerte John Colem Morvan.
Pendant ce temps, la situation sécuritaire continue de se détériorer. Lundi 24 mars, plusieurs personnes ont été tuées et d’autres blessées par balles dans divers quartiers de la capitale, notamment à Delmas 19 et Delmas 31, où des bandits armés ont ouvert le feu sur des camionnettes de passagers. Les victimes ont été transportées à l’hôpital La Paix, à Delmas 33.
Des attentes toujours grandes
Alors que l’insécurité atteint des niveaux alarmants, la population attend des actions concrètes et une meilleure coordination entre les autorités. Cette clarification de la PNH, bien qu’importante, ne dissipe pas totalement les interrogations sur l’issue des initiatives gouvernementales pour ramener l’ordre dans le pays.