Sam Altman révèle que dire « s’il vous plaît » ou « merci » à l’IA engendre des dépenses énergétiques colossales

San Francisco – Dans le monde de l’intelligence artificielle, même les gestes de politesse ont un prix. Lors d’un échange sur X le 17 avril 2025, Sam Altman, PDG d’OpenAI, a révélé que les simples « s’il vous plaît » et « merci » adressés à ChatGPT coûtent à son entreprise « des dizaines de millions de dollars » en frais d’électricité. Cette anecdote, à la fois amusante et révélatrice, met en lumière l’empreinte énergétique massive des outils d’IA générative, soulevant des questions sur leur impact économique et environnemental.

Une question d’internaute, une réponse surprenante

Tout a commencé par une interrogation d’un utilisateur sur X, qui se demandait combien OpenAI avait perdu en coûts énergétiques à cause des formules de politesse des utilisateurs de ChatGPT. La réponse de Sam Altman, à la fois franche et teintée d’humour, a surpris : ces mots, apparemment anodins, représentent une charge financière significative, chiffrée en « dizaines de millions de dollars ». « Cet argent est bien dépensé – on ne sait jamais », a-t-il ajouté avec malice, suggérant que ces interactions pourraient aider ChatGPT à « apprendre la politesse » pour un comportement futur plus raffiné.

Derrière cette boutade, Altman met en lumière une réalité moins glamour de l’IA générative : chaque requête, même la plus courte, mobilise des ressources considérables. Les calculs nécessaires pour traiter un « merci » consomment de l’électricité, de l’eau pour le refroidissement des data centers, et engagent des infrastructures coûteuses. À l’échelle mondiale, avec des millions d’utilisateurs interagissant quotidiennement avec ChatGPT, ces micro-requêtes s’accumulent pour former une facture énergétique astronomique.

Un coût environnemental alarmant

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) apporte un éclairage saisissant sur cette problématique. Selon ses estimations, une requête sur ChatGPT consomme environ dix fois plus d’électricité qu’une recherche classique sur Google. En mars 2024, le professeur Dejan Glavas, spécialiste en informatique, soulignait dans une interview que « le nombre de requêtes quotidiennes sur ChatGPT équivaut à la consommation électrique journalière de 33 000 foyers américains ». Cette voracité énergétique s’explique par la complexité des modèles d’IA, qui nécessitent des calculs intensifs à chaque interaction, qu’il s’agisse d’une question élaborée ou d’un simple mot.

L’impact ne se limite pas à l’électricité. Les data centers, qui hébergent ces technologies, consomment également d’énormes quantités d’eau pour leurs systèmes de refroidissement. À une époque où les préoccupations environnementales dominent les débats, cet appétit énergétique soulève des critiques croissantes. « Les outils d’IA générative ont un coût considérable, non seulement pour les entreprises, mais aussi pour la collectivité », avertit Glavas, pointant du doigt une empreinte écologique souvent sous-estimée.

Une leçon de frugalité numérique

L’anecdote partagée par Altman invite à une réflexion sur nos interactions avec l’IA. Si dire « merci » à ChatGPT peut sembler naturel, surtout dans des cultures valorisant la politesse, chaque mot superflu alourdit le bilan énergétique. « Mieux vaut y penser et rester impoli la prochaine fois », conseille avec une pointe d’ironie un utilisateur sur X, résumant un dilemme inattendu de l’ère numérique : comment concilier courtoisie humaine et responsabilité environnementale ?

Pour OpenAI, ces coûts sont un défi stratégique. L’entreprise, qui a révolutionné l’IA avec ChatGPT, doit jongler entre l’amélioration de ses modèles, la satisfaction des utilisateurs et la gestion d’une facture énergétique en constante augmentation. Sam Altman, connu pour son optimisme technologique, semble toutefois voir dans ces dépenses un investissement pour l’avenir, notamment pour affiner les comportements de l’IA et renforcer son acceptation sociale.

Un enjeu global pour l’IA

L’échange d’Altman intervient dans un contexte où l’industrie de l’IA fait face à un examen accru de son impact environnemental. Des géants comme Google, Microsoft et Amazon, qui investissent massivement dans l’IA, sont également confrontés à des défis similaires. Selon un rapport de l’AIE, les data centers pourraient représenter 9 % de la consommation mondiale d’électricité d’ici 2030 si les tendances actuelles se maintiennent. Cette perspective pousse les entreprises à explorer des solutions, comme des data centers alimentés par des énergies renouvelables ou des algorithmes plus efficaces.

Pour les utilisateurs, cette révélation pourrait transformer la manière d’interagir avec l’IA. En Haïti, où l’accès à l’électricité reste un luxe pour beaucoup, l’idée qu’un simple « merci » puisse coûter des millions semble presque inconcevable. Cette disparité met en lumière les inégalités globales dans l’accès à la technologie et les responsabilités des pays développés dans la réduction de l’empreinte carbone de l’IA.

Une politesse à repenser

L’anecdote de Sam Altman, bien que légère en apparence, ouvre un débat sérieux sur l’avenir de l’intelligence artificielle. À mesure que ces technologies s’intègrent dans nos vies, les utilisateurs, les entreprises et les décideurs devront trouver un équilibre entre innovation, éthique et durabilité. En attendant, le conseil implicite d’Altman est clair : la prochaine fois que vous discutez avec ChatGPT, gardez vos formules de politesse pour les humains – cela pourrait alléger la facture énergétique et préserver un peu la planète.

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