Port-au-Prince, le 20 janvier 2025 – L’ancien Premier ministre d’Haïti, Laurent Lamothe, a exprimé de vives critiques envers la gestion américaine de la crise en Haïti, tout en contestant les accusations portées contre lui sur la scène internationale. Dans une publication sur son compte X (anciennement Twitter), datée du 19 janvier, il a vivement interpellé Antony Blinken, secrétaire d’État des États-Unis, et Brian Nichols, secrétaire adjoint aux Affaires de l’hémisphère occidental, les accusant de contribuer à l’aggravation du chaos en Haïti.
Une gestion controversée des fonds alloués à la sécurité
Laurent Lamothe s’est insurgé contre l’affectation de 600 millions de dollars à une force de sécurité étrangère temporaire, estimant que cet argent aurait dû être investi dans le renforcement de l’armée haïtienne. Selon lui, l’absence d’une institution militaire nationale robuste entrave les efforts pour rétablir l’ordre face à la montée en puissance des gangs armés.
« Les responsables américains ignorent délibérément les solutions durables en favorisant des interventions coûteuses et temporaires, au lieu d’investir dans nos institutions nationales », a déclaré Lamothe.
Des promesses non tenues envers la PNH
L’ancien chef de gouvernement a également dénoncé ce qu’il considère comme des promesses non tenues envers la Police nationale d’Haïti (PNH). Selon lui, les engagements pris pour soutenir les forces de l’ordre haïtiennes n’ont pas été respectés, aggravant ainsi l’insécurité généralisée dans le pays.
En outre, il a critiqué les restrictions de visas imposées par les États-Unis, qu’il considère comme des mesures punitives politiquement motivées.
Défense face aux sanctions canadiennes
Laurent Lamothe a également pris la parole pour contester les sanctions imposées par le gouvernement canadien, qui l’accuse d’avoir des liens avec des gangs criminels. Rejetant ces allégations, il a affirmé qu’il s’agissait d’une campagne de ciblage politique visant à ternir sa réputation.
Pour défendre son honneur, Lamothe a engagé une procédure judiciaire devant la Cour fédérale d’Ottawa. « Ces accusations sont infondées et reflètent une volonté de manipuler l’opinion publique contre moi », a-t-il déclaré.
Une situation de crise multidimensionnelle
Les déclarations de Laurent Lamothe interviennent dans un contexte où Haïti est confronté à une crise multidimensionnelle, marquée par l’insécurité, la pauvreté et un système institutionnel fragilisé. Tandis que le gouvernement haïtien et la communauté internationale tentent de trouver des solutions, les critiques de l’ancien Premier ministre mettent en lumière les tensions autour des stratégies adoptées.
Si Laurent Lamothe se positionne comme un défenseur des solutions durables et nationales, ses déclarations soulignent également les divisions sur la manière d’aborder les défis sécuritaires et politiques qui pèsent lourdement sur Haïti.