Les incertitudes entourant l’organisation du référendum constitutionnel et des élections générales en Haïti s’intensifient. Patrick Saint-Hilaire, président du Conseil Électoral Provisoire (CEP), a exprimé de sérieuses réserves quant à la faisabilité de ces scrutins dans les délais annoncés. Lors de son intervention sur Magik9 ce mardi 18 mars 2025, il a pointé du doigt l’instabilité sécuritaire comme un obstacle majeur à l’avancement du processus électoral.
Une insécurité persistante qui freine le processus électoral
Alors que le CEP avait initialement affirmé sa capacité technique à organiser le référendum à partir du mois de mai, Patrick Saint-Hilaire a reconnu qu’il n’était désormais plus possible de respecter ce calendrier. L’intensification de la violence armée, avec des gangs contrôlant une grande partie de la capitale et des axes routiers stratégiques, complique la logistique et la mise en place des opérations électorales.
Quant aux élections générales prévues en novembre, leur tenue demeure incertaine. « Nous ne sommes pas en mesure de fixer une date précise pour le référendum, et des doutes subsistent quant aux élections de novembre », a affirmé le président du CEP, soulignant que la sécurité relève de la responsabilité de l’exécutif et non de l’institution électorale.
Un cadre légal encore en attente
Au-delà des défis sécuritaires, le CEP réclame un cadre légal clair pour avancer. Patrick Saint-Hilaire a rappelé que l’institution avait déjà soumis, en décembre dernier, au Chef du Gouvernement quatre documents essentiels pour l’organisation du référendum :
- Un projet de calendrier électoral,
- Une proposition de décret référendaire,
- Un projet de budget,
- Un plan de vote basé sur une inscription préalable sur place.
Toutefois, sans publication officielle du décret référendaire et de la nouvelle Constitution, le CEP ne peut enclencher la phase préparatoire du scrutin. « Il faut laisser du temps à la population pour s’approprier le texte et garantir la crédibilité du référendum », a insisté M. Saint-Hilaire.
L’exécutif se veut rassurant
Malgré ces inquiétudes, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé s’est voulu optimiste. Lors d’une visite au siège du CEP à Pétion-Ville ce jeudi, il a réaffirmé la volonté de l’équipe de transition d’assurer un environnement sécuritaire propice à la tenue du référendum et des élections. Selon lui, le gouvernement reste déterminé à mener ces processus à terme d’ici la fin de l’année.
Reste à savoir si cette volonté politique suffira à surmonter les nombreux défis qui entravent le bon déroulement du calendrier électoral. Pour l’instant, l’incertitude demeure.