Washington, 16 novembre 2025 – L’administration américaine a annoncé son intention d’inscrire le « Cartel de los Soles » sur sa liste des organisations terroristes, accusant directement le président vénézuélien Nicolas Maduro d’en être le chef. Cette décision, qui doit entrer en vigueur le 24 novembre sauf opposition du Congrès, représente une escalade significative dans la pression américaine contre Caracas.
Selon le département d’État dirigé par Marco Rubio, ce cartel serait responsable de « violences terroristes dans tout notre hémisphère » et du trafic de drogues vers les États-Unis et l’Europe. Washington affirme que l’ensemble du gouvernement vénézuélien, y compris les ministres de la Défense et de l’Intérieur, serait lié à cette organisation.
Pourtant, l’existence même du « Cartel de los Soles » est contestée par les experts. Thomas Posado, spécialiste du Venezuela à l’université de Rouen, explique qu’il s’agit davantage d’un « réseau informel de fonctionnaires » que d’une structure organisée. Le terme, apparu dans la presse vénézuélienne en 1993, désignerait des complicités entre militaires, policiers et narcotrafiquants.
Cette désignation intervient dans un contexte de tension croissante, marqué par des bombardements américains contre des navires suspectés de transporter de la drogue et l’envoi d’un porte-avions dans les Caraïbes. Pour Rubrick Biegon, spécialiste de la politique étrangère américaine, cette mesure pourrait servir à justifier politiquement des actions plus musclées contre le régime Maduro.
Alors que Donald Trump a évoqué la possibilité de cibler « les avoirs de Nicolas Maduro et les infrastructures du pouvoir », les experts restent divisés sur les implications légales de cette classification. Brian Phillips souligne qu’aucun texte n’établit de lien direct avec une déclaration de guerre, mais reconnaît que l’administration Trump pourrait être tentée de contourner le Congrès pour mener des frappes militaires.
