Le Premier ministre haïtien a participé ce lundi à une conférence majeure sur la sécurité nationale, réunissant forces locales, internationales et société civile. L’objectif : coordonner les efforts pour ramener la paix et préparer le terrain aux futures élections.
Face à la crise sécuritaire qui paralyse le pays depuis des mois, le gouvernement haïtien intensifie ses efforts de coordination. Ce lundi 28 juillet, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a participé à la quatrième conférence de clôture de la Table Sectorielle sur la Sécurité, un rendez-vous crucial qui réunit tous les acteurs impliqués dans le retour à la stabilité.
Organisée à l’Hôtel Karibe par le Centre d’Analyse et de Recherche en Droits de l’Homme (CARDH) avec le soutien des Nations Unies, cette rencontre avait pour thème « Forces de sécurité nationale et internationale en Haïti : défis et perspectives ». Un sujet qui préoccupe au plus haut point les familles haïtiennes, qu’elles vivent à Port-au-Prince, dans les provinces ou à l’étranger, toutes inquiètes pour leurs proches restés au pays.
Une mobilisation générale des institutions
L’événement a rassemblé un plateau impressionnant de personnalités : magistrats, responsables de la Police Nationale d’Haïti (PNH), représentants des Forces Armées d’Haïti (FAD’H), commandement de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MSS), défenseurs des droits humains et représentants de la société civile.
Cette diversité témoigne de la volonté d’adopter une approche globale face aux défis sécuritaires. Car pour les Haïtiens qui vivent quotidiennement avec la peur des gangs armés ou qui envoient des mandats depuis New York, Miami ou Montréal en espérant que leurs proches puissent se déplacer librement, cette coordination entre toutes les forces devient vitale.
La PNH au cœur du dispositif, la MSS en appui
Arnaud Royer, représentant du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme, a rappelé une évidence souvent oubliée : « La PNH demeure le pilier fondamental de la sécurité en Haïti ». Une déclaration importante alors que certains remettent en question l’efficacité de la police nationale face à la puissance des gangs.
Le représentant onusien a insisté sur le besoin d’un soutien international renforcé, notamment en matière de formation et de logistique. « Une formation conforme aux standards internationaux est indispensable », a-t-il souligné, répondant indirectement aux critiques récurrentes sur le professionnalisme de certains agents.
« Les jours meilleurs se profilent à l’horizon »
Dans un message d’espoir qui tranche avec le climat morose ambiant, le Premier ministre Fils-Aimé a lancé : « Les jours meilleurs se profilent à l’horizon ». Une phrase qui résonne particulièrement pour les milliers d’Haïtiens contraints de quitter leur quartier, leur ville ou même leur pays à cause de l’insécurité.
Le Chef du gouvernement a réaffirmé que la restauration de la sécurité reste la priorité absolue, condition sine qua non pour organiser le référendum constitutionnel et les élections générales prévues dans la feuille de route de la transition. Un calendrier électoral que suivent avec attention les Haïtiens de la diaspora, nombreux à vouloir participer au processus démocratique.
L’OEA pourrait renforcer son soutien
Une nouveauté importante a émergé de cette conférence : l’évocation d’un appui accru de l’Organisation des États Américains (OEA) dans le domaine sécuritaire. Cette perspective pourrait ouvrir de nouvelles possibilités de coopération régionale, notamment avec les pays où vivent de importantes communautés haïtiennes comme la République dominicaine, les États-Unis ou le Canada.
Cette mobilisation générale autour de la sécurité suscite-t-elle enfin l’espoir d’un retour à la normalité ? Alors que les Haïtiens, ici et ailleurs, attendent des actes concrets, le défi reste immense. Mais voir tous ces acteurs réunis autour d’une même table constitue déjà un signal encourageant. Reste à transformer les paroles en actions sur le terrain.